Une famille inquiète _ Renan Luce

Résumé

Une famille inquiète

« Avec le temps, j’ai appris à discrètement et poliment raccourcir ces visites. Je fais maintenant partie de ces gens qui peuvent déclarer “moi, mes parents, c’est quatre jours maximum, après je sature”.
Quelque chose en moi le regrette et en cherche la raison. […] Je ne sais plus si nous réussirons à faire famille, envers et contre tout, et à être là, un jour, mon frère et moi, pour Claire. Je m’attendais peut-être à ce que ma place de petit dernier m’offre un droit à la légèreté et à l’insouciance. »

Mon ressenti

Renan Luce est un artiste que j’apprécie grandement pour ses textes que j’ai toujours trouvés très justes et percutants. Aussi, lorsque j’ai vu qu’il avait publié un livre, je me suis empressée de l’acheter.

Dans une famille inquiète, le chanteur nous propose une rétrospective personnelle de sa propre famille. Un père médecin, une mère enseignante. Une sœur handicapée et un frère artiste, comme lui, mais fragile. Cette famille est très unie, mais elle n’est pas dénuée de tensions et de fragilités. Malgré ces difficultés, ils demeurent inébranlables, toujours présents les uns pour les autres, prêts à se soutenir mutuellement. Un des exemples les plus flagrants est l’amour inconditionnel que les deux frères portent à leur sœur. En effet, pas un instant ils n’imaginent qu’ils pourraient la laisser dans un établissement spécialisé le jour où leurs parents viendraient à disparaître. Ils préfèrent alors imaginer une sorte de garde alternée.

Son cri du cœur m’a cueilli. Sa petite voix aigüe, enthousiaste et amusée a ôté un poids de mes épaules et je trouve le courage de poursuivre :

« Tu pourrais vivre une semaine chez moi, une semaine chez Damien. On t’aiderait à te trouver des activités, un petit travail. Qu’en penses-tu ? »

Avec des mots d’une très grande empathie et beaucoup de bienveillance, Renan Luce nous offre un récit délicat et émouvant. Il évoque son manque de reconnaissance envers sa propre famille. Il regrette en effet son ingratitude envers des parents qui l’ont toujours soutenu et aimé. Et je pense que tout un chacun peut se reconnaître un peu dans ce récit. Quel enfant n’a jamais eu le sentiment d’avoir été ingrat envers ses propres parents ?

Je les vois, tous les deux. Ils entourent Claire d’un amour calme et doux. Ils sont au chevet de Damien, quand il en a besoin. Ils restent en retrait devant sa nature silencieuse. Ils me posent des questions inquiètes sur mon métier ou ma vie amoureuse. Ils se doutent que je me ronge les sangs et feignent de croire mes paroles rassurantes. Un « nous sommes là » suffit.

Alors je m’en veux de mon ingratitude en racontant ce qui suit.

Ce texte amène alors le lecteur à s’interroger sur la nécessité de prendre soin de ses proches. Le tout en réussissant à préserver son propre équilibre. C’est assez courageux et humble de reconnaître qu’on n’a pas été le fils parfait, qu’on regrette parfois d’avoir mal parlé à ses parents.

Renan Luce nous livre ici un texte profondément touchant dans lequel j’ai pu me retrouver à de nombreuses reprises. Son amour pour sa famille ne fait aucun doute lorsque l’on lit ses mots.

Note : 4.5 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Auteur également artiste.

1 commentaire

  1. Je ne savais pas qu’il avait écrit un livre… Je le connais très peu, en fait.

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