Résumé
Les tubes sont ce qui caractérisent les êtres qui semblent dénués d’existence, de pensée. En état végétatif, ce sont des tubes par où circule seule la nourriture. Mais parfois, suite à un événement quelconque, les tubes peuvent se réveiller soudainement, et commence alors la vie. C’est exactement ce qui est arrivé à la narratrice de durant les deux premières années de sa vie. Des années muettes, stoïques, bref divines. Car la narratrice se prend pour Dieu, elle ne se l’explique pas autrement. Sous forme de monologues intérieurs, c’est le récit de ses trois premières années de sa vie au Japon, pays où jusqu’à l’âge de trois ans l’enfant est un dieu.
Mon ressenti
Métaphysique des tubes est un roman qu’il est difficile de qualifier. Il est très court et se lit à une vitesse vertigineuse, sans pour autant qu’on en redemande. Amélie Nothomb a su parfaitement jauger à quel moment il fallait s’arrêter. Cette histoire de tubes représentant des êtres humains à l’état végétatif, chez qui la vie semble être absente, m’a d’abord laissée pantoise. Je me suis demandée comment elle avait pu pondre presque deux-cent pages sur ce seul sujet. Mais rapidement, l’enfant que nous suivons se réveille et alors que tout portait à croire qu’elle serait handicapée, elle se révèle d’une intelligence hors norme.
Même si j’ai globalement apprécié cette histoire, que c’est pompeux ! Et narcissique ! Car il faut bien le dire, cette narratrice c’est Amélie elle-même. Tout se rapporte à elle. Le père diplomate au Japon, la soeur qui se nomme Juliette, le burlesque du personnage. Et si on se fie à la page wikipédia du roman, il y est qualifié d’auto-biographique. Bien que le texte soit savamment écrit et intéressant, il en dit long sur la personne qu’est Amélie Nothomb. Et elle est drôlement vaniteuse et narcissique. Car l’ensemble de ce récit consiste à nous montrer à quel point c’était déjà une fille intelligente, qui apprend à lire seule à deux ans, qui a des pensées philosophiques poussées à l’extrème. Et qui se prend pour Dieu en personne. Rien que ça !
Bien qu’on puisse imaginer qu’Amélie Nothomb utilise ici l’autodérision et l’exagération, on peut tout de même s’interroger sur ce besoin qu’elle a d’écrire sur elle-même, sur ce nombrilisme qui pourra mettre mal à l’aise certains lecteurs. Ca ne la rend pas sympathique en tant que personne, elle qui n’hésite pas à poser sur toutes les couvertures de ses romans. Ca la rend hautaine et prétentieuse. Alors que j’avais dévoré et adoré un de ses derniers romans, qui se focalise sur la vie de son père, celui-ci me laissera un goût amer. Non pas à cause de l’écriture qui est, je dois bien l’admettre, de l’ordre du génie, mais bien à cause du sujet traité lui-même.
C’est donc un avis très mitigé. Il va sans dire que j’apprécie la plume d’Amélie Nothomb. Pour autant, je n’adhère pas spécialement aux sujets qu’elle y évoque.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider les catégories du challenge annuel et mensuel. Lire un. auteur.e belge.
Elle m’a également permis de valider la catégorie du challenge saisonnier. Titre avec un nom commun dans lequel il y a le groupe de lettres « PH ».
Les romans d’Amélie sont toujours courts ! Elle en sort un par an. Elle ne travaille sans doute pas beaucoup.
J’en ai lu 3-4 jusqu’à présent et je n’en ai aimé aucun !
Mon père est assez fan…
[…] j’ai trouvé que le commencement ressemblait étrangement au dernier que j’ai lu, Métaphysique des tubes. Nous avons affaire à un bébé, Tristane, qui comprend très vite le monde qui l’entoure et […]