Les pantoufles _ Luc-Michel Fouassier

Résumé

Un homme sort de chez lui en pantoufles en oubliant les clés à l’intérieur de son appartement. Contraint d’affronter une journée sans chaussures, il s’engage dans cette aventure à pas feutrés. Mais face à ses collègues de travail, à sa famille et même aux forces de l’ordre, chaussé de ses confortables charentaises, il provoque de surprenantes réactions d’hostilité ou d’engouement.Et le voilà lancé dans un combat contre la tyrannie du conformisme. Dans un monde trop pressé, il impose doucement sa si tranquille façon de marcher.

Mon ressenti

Voilà un court récit dans lequel l’auteur amène son lecteur à s’interroger sur le non-conformisme et sur les conséquences sociales qu’il peut avoir. Le narrateur de ce court texte est un étourdi. Il se retrouve à la porte de chez lui, les clés à l’intérieur, chaussé de ses charentaises ! N’ayant que peu de temps pour réfléchir, il décide de sortir ainsi. Il prend le métro, se rend au travail, enchaîne sur une partie de tennis, assiste à un vernissage, le tout toujours affublé de ses pantoufles.

Cette excentricité ne passe pas inaperçue. Dès son passage dans le métro notre homme se retrouve rapidement montré du doigt, voire même photographié. Peut-être même le retrouvera-t-on sur un quelconque réseau social. Mais qui ose donc sortir ainsi ? Au travail, il s’échine à faire en sorte que ses chaussons restent le plus discrets possibles sous la table. Mais c’est ce moment là que choisit notre homme pour parler, pour donner une idée Lui qui n’avait même pas daigné s’enquérir du dossier à l’ordre du jour. Cette nouvelle poursuit son chemin ainsi pendant deux ou trois jours. L‘homme prend de plus en plus de plaisir à trainer partout ses savates malgré les diktats imposés par notre société qui voudrait qu’en extérieur on porte des chaussures.

C’est un texte dont l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard et pourtant le lecteur est rapidement envoûté par l’excentrique situation dans laquelle se retrouve notre narrateur. L’auteur est drôle et brillant. En une centaine de pages il aura su placer un nombre incalculable de jeux de mots autour des pieds, des chaussures et des chaussons. Il aura réussi à placer subtilement ce vocabulaire si peu usité dans notre littérature contemporaine. C’est un régal pour nos yeux et pour nos zygomatiques qui vont s’étirer tout le long du récit. Et que dire du talent d’écrivain qui use et abuse de l’imparfait du subjonctif. Ca pourrait paraître lourd au premier abord. Mais c’est avec délectation que j’ai apprécié l’utilisation de ce temps devenu si désuet. A ce sujet, si vous êtes fâché avec ce temps, je vous conseille vivement de lire Les chevaliers du subjonctif d’Eric Orsenna.

Il ne fait aucun doute que je me pencherai de nouveau sur les écrits de cet auteur que je ne connaissais pas encore. Même si l’histoire ne m’a pas emportée, la qualité d’écriture et les jeux de mots m’ont permis d’apprécier cette lecture !

Note : 4 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Auteur dont les noms et prénom font chacun 9 lettres.

Elle m’a également permis de valider la catégorie 98 du challenge annuel. Livre lu en moins de 2 jours.

Enfin, elle m’a permis d’avancer mon duel contre Cécilia en lisant le plus petit livre de ma Pile à lire.

1 commentaire

  1. Un auteur que je ne connais pas. Pas sûr que ce roman me plairait, mais je pourrais tenter…

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