Résumé
Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d’une fillette noire est retrouvé. La police s’en préoccupe de loin. Mais voilà que d’autres petites filles noires disparaissent…
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d’enquêter pour le père de la première victime. Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s’interroge : « Les petites filles, ça disparaît pas comme ça… »
Deux êtres que tout oppose. A priori.
Sous des airs de polar américain, « Alabama 1963 » est avant tout une plongée captivante dans les États-Unis des années 1960, sur fond de ségrégation, de Ku Klux Klan et d’assassinat de Kennedy.
Mon ressenti
Une fillette a disparu. Mais la police ne s’en soucie guère. Pourquoi ? Car cette fillette est noire. Qui cela peut-il intéresser ? Les parents de la fillette font donc appel à un détective privé, Bud, ancien policier mis au placard pour avoir tué son coéquipier par accident. Ivrogne notoire, raciste à ses heures perdues, Bud ne semble pas non plus très motivé par cette enquête.
Il va se faire aider, à sa grande surprise, par sa femme de ménage, noire, envoyée par ses anciens collègues pour se foutre de lui. Non pas que ça le réjouisse, mais il semblerait qu’elle fait du bon boulot, et en plus, elle ne vole pas ! Chose surprenante pour une … (vous voyez le topo ! ). Mais les personnes que Bud veut interroger ne font pas confiance aux blancs. La présence d’Adela est donc la bienvenue, car elle lui permet d’obtenir les réponses à ses questions.
Peu à peu, une amitié va naître entre cet homme, pas si mauvais que ça, et cette femme comme les autres. Mais de nouvelles fillettes disparaissent et la police ne peut plus faire semblant de ne rien voir. Birmingham est en proie à un serial-killer de fillette noire.
_ Si c’est pas malheureux de voir ça. Des blancs qui traînent avec des négresses !
_ Mais je vous emmerde, Monsieur.
Le vieil homme en resta pantois. De même qu’Adela. Bud et elle poursuivirent leur chemin. Plus loin, Adela se mit à rire.
_ Quoi ? » fit Bud.
Elle le regarda et se remit à rire.
_ Quoi ? J’ai été poli, j’ai dit ´monsieur’.
Sur fond de racisme ambiant alors que la ségrégation est abolie, ce roman vous prend aux tripes. Le lecteur est confronté de plein fouet par cette xénophobie qui n’a aucun sens. Malgré cette trame, triste réalité qui n’a pas encore disparu dans certains Etats, les auteurs ont su y mettre un peu d’humour. Adela n’est pas en reste lorsqu’elle doit répondre à des attaques verbales plus ou moins douteuses.
_ Vous préférez qu’on dise de vous que vous êtes une femme noire ou que vous êtes une femme de couleurs?
_ Je préfère qu’on dise que je suis une femme bien.
Adela est un personnage touchant et bouleversant. Elle va réussir à ouvrir les yeux de Bud, ivrogne raciste au premier abord. On apprend également à apprécier Bud qui, au fond, n’est pas un si mauvais bougre. Il lui fallait juste une personne comme Adela pour devenir une meilleure personne. L’enquête quant à elle est sympathique mais ne constitue pas le coeur de l’ouvrage. Je ne me suis pas un instant douté du coupable, même si au final, cela ne m’a pas surprise plus que ça.
Alabama 1963 est un roman que j’ai adoré ! L’écriture est cinématographique. Il n’y a que peu de descriptions, mais ce n’est pas le coeur du sujet ici. Un vrai coup de coeur.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Une couverture avec du bleu, blanc et rouge.
Elle m’a également permis de valider la catégorie du challenge estival. Quatrième qui commence par le nom d’une ville ou d’un pays.
Je n’ai pas mis 10/10 pour ce roman, mais j’ai bien aimé.
[…] dont le titre commence par A. J’ai récemment découvert la plume de Manchette et Niemec avec Alabama 1963. J’ai tellement aimé que je n’ai pas pu m’empêcher d’aller […]
[…] mon coup de coeur pour Alabama 1963, je n’ai pas pu résister à l’achat de leur dernier roman, America[s]. Nous y suivons […]