Satan était un ange _ Karine Giebel

Résumé

Satan était un ange

Deux trajectoires, deux lignes de fuite.
Hier encore, François était quelqu’un. Un homme qu’on regardait avec admiration, avec envie. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un fugitif tentant d’échapper à son assassin. Qui le rattrapera, où qu’il aille. Quoi qu’il fasse.
Paul regarde derrière lui ; il voit la cohorte des victimes qui hurlent vengeance. Il paye le prix de ses fautes. L’échéance approche…
Dans la même voiture, sur une même route, deux hommes que tout semble opposer, et qui pourtant fuient ensemble leur destin différent. Rouler droit devant. Faire ce qu’ils n’ont jamais fait.
Puisque l’horizon est bouché, autant tenter une dernière percée. Flamboyante.

Mon ressenti

Satan était un ange est l’histoire de deux hommes qui fuient. L’un fuit sa vie, l’autre fuit la mort. Ils se retrouvent dans la même voiture par un concours de circonstance. François a tout quitté, du jour au lendemain, après avoir appris que la mort l’attendait au tournant. Paul, lui, fuit sa vie, ses ennemis. François prend Paul en autostop et sa fuite va prendre un tournant qu’il n’attendait pas. Les deux hommes que tout oppose, vont devenir amis. Paul devenant comme un fils pour François qui n’en a jamais eu.

Au début du livre, j’ai eu peur. L’écriture était très concise, très courte. Des phrases non-verbales de deux, trois mots. Chose que je déteste, si c’est ainsi tout le long du roman. Bien heureusement, ce n’était que la mise en bouche, pour renforcer cette impression de fuite qui court tout le long de l’histoire. Karine Giebel nous fait plonger au coeur de la mafia et de ses trafics. Trafic de drogue, d’êtres humains, de déchets toxiques … Elle nous envoie également jusqu’en Roumanie, juste après la chute du communisme, dans les orphelinats des Carpates.

Connaissant assez bien la Roumanie, je dois avouer que quelques détails m’ont chatouillée. Quelques inexactitudes, notamment au niveau de la langue et de mots français que les roumains seraient censés ne pas comprendre. Alors qu’en réalité, en roumain, ces mots sont très proches phonétiquement. Je pense notamment à « limpide » et « potentiel » (« limpide » et « potenţial » en roumain). Un autre détail m’a dérangée. L’autrice affirme que la police roumaine ne s’intéresse pas aux violences familiales faites aux femmes et aux enfants. Après vérification auprès d’un ami roumain, il m’a confirmé que c’était faux, même dans les années 80. Cela étant dit, au début des années 90 la police avait peut-être d’autres préoccupations, légèrement plus urgentes.

Mis à part ces petits détails qui m’ont fait sortir de ma lecture, j’ai adoré ce roman. Loin de ses habituels romans morbides et sanglants, Karine Giebel s’attarde ici sur la psychologie des personnages. Le lien qui se tisse entre Paul et François est fort et puissant. On se surprend à s’attacher à ce jeune qui se promène avec un flingue chargé, qui semble aimer la baston et qui attire les problèmes comme un aimant. Je ne me suis pas ennuyée à un seul moment. L’histoire de François est touchante mais je n’ai toujours pas compris pourquoi il a voulu se couper de tout le monde. Paul, quant à lui, à une histoire encore plus émouvante et on ne peut que comprendre sa rage de vivre et de vaincre.

Décidément, j’aime beaucoup ce que fait Karine Giebel. Dans ce livre, elle nous prouve qu’elle peut écrire un roman sans effluve de sang, sans meurtres abominables … Je crois qu’elle n’a pas fini de me surprendre.

Note : 4 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Lire un livre dont le titre est composé de 4 mots.

Elle m’a également permis de boucler le challenge saisonnier. Lire un livre dont le titre comprend le verbe « être ».

1 commentaire

  1. C’est une auteure que j’aime beaucoup, mais je ne crois pas avoir lu celui-ci.
    J’ai eu des centaines de livres en mains sur deux weekends (brocante) et je n’ai rencontré aucun Giebel !
    Bonne semaine.

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