Cinq cartes brûlées _ Sophie Loubière

Résumé

Dans une partie de blackjack, tout commence par cinq cartes « brûlées » – défaussées, cachées. Croupière au petit casino de Chaudes-Aigues, Laurence le sait mieux que personne. La vie est faite de ces cartes bonnes ou mauvaises qu’on reçoit à la naissance. Une enfance passée sous la coupe d’un frère qui la harcèle et l’humilie, une mère à côté de la plaque, la nourriture comme refuge… Pendant des années, Laurence joue cette partie contre elle-même, entre ombre et lumière, espoir et désespoir. Mais un joueur régulier, le très secret docteur Bashert, pourrait bien changer la donne et faire d’elle la femme qu’elle ne s’est jamais autorisée à être. Doubler sa mise « face cachée ». À ses risques et périls.

Mon ressenti

Dès les premières lignes, dès les premières pages, le lecteur est happé par cette histoire ! Cinq cartes brûlées c’est l’histoire de Laurence Graissac. Laurence est la petite dernière et elle aime beaucoup son père. Elle vit, avec ses parents et son frère tyrannique, dans une maison plutôt lugubre près d’un transformateur électrique. Jusqu’à ce que ses parents se séparent et qu’on ne prononce une procédure d’éloignement envers le père. Il aurait eu des gestes déplacés envers Laurence. Elle sombre alors dans la nourriture et prend du poids. Beaucoup de poids.

Le livre est découpé en chapitres très courts pour la plupart. La majorité se focalisent sur Laurence. D’autres se focalisent sur un docteur que Laurence finira par rencontrer. Certains autres, qui se raréfient plus on avance dans l’intrigue, sont des extraits de journaux ou de lettres écrits par Laurence à l’attention de son frère. Un frère qu’elle aime, qu’elle chérit, dont elle s’occupe avec beaucoup de patience. Alors que ce garçon est le dernier des vauriens, une tête à claque. Un personnage auquel aucun lecteur ne pourra s’attacher.

Les cartes sont distribuées

Cinq cartes brûlées c’est une histoire plutôt soft qui se dévore. En effet, il n’y a aucun détail morbide, aucune description glauque. Tout se passe dans notre tête et notre imagination. Peu à peu, en avançant au fil des pages, le lecteur comprend ce qui se trame derrière l’histoire de Laurence. Dès sa naissance, les cartes ont été tirées et il est difficile d’en changer la donne. Malgré tout, à force de persévérance, Laurence devient croupière dans un casino et avant de distribuer les cartes au BlackJack, elle en « brûle » toujours cinq. Elle prend alors sa vie en main et décide de redistribuer les cartes.

Sophie Loubière a un talent fou, elle arrive à disséquer la mécanique qui va faire qu’un être a priori ordinaire puisse devenir un psychopathe, une machine à tuer. En se focalisant sur des événements liés à son enfance et à sa famille. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous. Des auteur.e.s qui écrivent sur la naissance de tueurs il commence à y en avoir un sacré nombre. Et pourtant, Sophie Loubière cache bien son jeu et distribue les cartes de son intrigue au fur et à mesure. Et c’est seulement une fois que toutes les cartes sont sur le tapis que le lecteur comprend qu’il s’est bien fait manipuler, tel un joueur se laisserait prendre par l’appât du gain au casino.

Cinq cartes brûlées est un livre que j’ai dévoré en à peine deux jours. Une fois le livre commencé, il est vraiment difficile de le lâcher. Je le conseille à quiconque aime les thrillers psychologiques sans profusion de violence.

Note : 4.5 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 35 du challenge annuel. Une couverture avec une toute petite touche de rouge.

1 commentaire

  1. Je ne connais pas du tout, mais c’est clairement le genre de livre qui me plait. Je retiens donc…

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