La tresse _ Laetitia Colombani

Résumé

Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

Mon ressenti

Trois femmes, trois destins

La tresse est le récit de trois femmes que rien ne semble réunir. Toutefois, à la fin de l’ouvrage, Laetitia Colombani aura réussi à tresser un lien entre ces trois destins.

Smita, en Inde, veut que sa fille Lalita aille à l’école. Mais rien ne se déroule comme prévu. Comme sa famille fait partie des Dalits, ou encore surnommés Intouchables, elle est considérée comme impure. Les Dalits, en Inde et dans l’Asie du Sud, sont victimes de nombreuses discriminations. Malgré l’article 15 de la constitution indienne, qui rend tous les indiens égaux entre eux, les Intouchables font partie d’une caste qui n’est pas sanctionnée par la religion Hindoue. Ainsi, les Dalits sont corvéables, exercent des métiers jugés impurs par la religion : boucher, pêcheur, gardien de cimetière, vidangeur … Dans la Tresse, Smita doit vider les latrines des Brahmanes, la caste la plus élevée. Pour en savoir plus sur cette condition dont on ne parle que trop peu, voici un court reportage. Smita va décider de quitter son mari et son village, au risque de se faire tuer, pour rejoindre une grande ville où sa fille pourra aller à l’école sans problème. Mais il va lui falloir trouver de l’argent, car les Dalits gagnent peu, surtout les femmes.

Giulia, en Sicile, va devoir reprendre l’atelier de perruques de son père après que ce dernier ait fait une crise cardiaque. Elle découvre alors que l’atelier est en faillite. Elle va devoir trouver de nouvelles idées pour faire revivre l’atelier familial. En parallèle, elle va commencer une liaison avec un homme Sikh. Le sikhisme est une autre religion présente en Inde. Elle interdit notamment aux hommes de se couper les cheveux. Raison pour laquelle ils portent un grand turban sur la tête, le Dastar. Cet homme va aider Giulia dans sa mission. Il lui propose d’aller chercher des cheveux dans d’autres pays. En Inde, notamment, où les femmes se font couper les cheveux pour gagner de l’argent.

Enfin, il y a Sarah, au Canada. Alors qu’elle attend une promotion au sein de son cabinet d’avocat, elle découvre qu’elle a un cancer. Dans un premier temps, femme active qui ne vit que pour son travail, elle va refuser la maladie et n’en parlera à personne. Elle refusera l’arrêt maladie qu’on lui propose jusqu’au jour où une de ses collègues la croise au centre oncologique. Ce qu’elle ignore alors c’est qu’elle profitera de sa faiblesse pour lui planter un couteau dans le dos.

Une écriture touchante

L’écriture de Laetitia Colombani est très douce et touchante. Au travers de ces trois destins, elle nous montre le quotidien de trois femmes au travers le monde. Trois femmes liées alors qu’elles ne se connaissent pas. Ce lien, qui forme la tresse, se comprend au fur et à mesure de l’histoire.

Evidemment, c’est l’histoire de Smita et de sa fille qui m’a le plus touchée. Car cette femme subit son statut et va se battre pour donner un avenir à sa fille. Une femme courageuse, qui ne lâchera rien. Prête à tout, même à subir le pire, pour fuir et offrir le meilleur à sa fille.

En revanche, j’ai beaucoup moins apprécié Sarah. Même si elle se bat contre la maladie, son statut de femme ultra active la rend peu attachante. Elle privilégie son travail à sa santé et sa famille, délaissant au passage ses enfants. Comme j’ai pu lire dans une autre critique, elle a un côté un peu arrogant et prétentieux.

Enfin, le personnage de Giulia est surtout présent pour relier Sarah et Smita. Son histoire est moins forte que les deux autres, mais ça reste un personnage auquel on s’attache.

Contrairement au roman Le cerf-volant, qui se déroule également en Inde, je n’ai pas eu le sentiment de lire un documentaire. Laetitia Colombani a une écriture très agréable. En revanche, son roman se lit trop vite. ll est trop court. J’aurais voulu en savoir plus sur la vie de ces trois femmes, notamment sur la vie de Smita et Lalita. Et contrairement à ce que j’ai pu lire, Le cerf-volant n’est aucunement la suite de ce livre.

C’est donc une belle lecture. J’ai passé un très agréable moment en suivant la vie de ces trois femmes. Il est vraiment dommage qu’il soit si court.

Note : 4 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 68 du challenge annuel proposé sur Facebook. Histoire dans laquelle on retrouve un nom de ville avant la page 20.

Elle m’a également permis de valider la catégorie 8 du challenge mensuel. Livre qui traite d’une maladie.

3 commentaire

  1. Ce fut mon premier coup de coeur de l’année …2019? 2018? J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman.
    Je n’ai pas encore lu le deuxième.
    Merci pour ton ressenti et bonne soirée.

  2. […] la tresse, nous suivons trois femmes qui ne se connaissent pas. Elles vivent dans trois pays différents. […]

  3. […] Colombani. Elle s’attarde, dans chacun de ses romans, sur la condition féminine. Dans la tresse et le cerf-volant, par exemple, nous retrouvons une femme indienne Dalit, une intouchable, dont la […]

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