Résumé

Les ancêtres de ces humains sont partis plein d’espoir dans leur gigantesque vaisseau nommé Insula à la recherche de cette planète qui les recueillerait. Dix-huit générations ont passé. C’est long, d’autant qu’à partir de la troisième ou quatrième génération – on ne sait plus – toutes les mémoires d’Insula se sont effacées. Mais Insula et ses habitants ont continué leur quête et ne subsistent du passé que des souvenirs confus, mués, au fil du temps, en légendes. La société du départ s’est profondément modifiée. Aujourd’hui, c’est un monde sans passé, sans Histoire, qui a oublié son humanité. Trois classes le composent. Enda est de la troisième, un Ilote. Il officie dans un verger. Il a ses parentés aussi. Elles sont attribuées à l’âge adulte. Après l’office, il se distrait avec elles. Tout va bien pour Enda. Tout va pour le mieux dans Insula. Le voyage continue. Pourtant, quelque chose a changé chez Enda. C’est imperceptible mais c’est là, en lui.

Mais…, laissons-le raconter…

Mon ressenti

Une dystopie futuriste

Ce roman de PIerre Olivier m’a d’abord été présenté comme un roman de Sciences-Fiction. Comme j’avais eu du mal à lire son autre roman de SF Les survivants, je craignais un peu pour la lecture de celui-ci. Mais, il est totalement différent. Et je ne qualifierais pas ce roman de SF pure, mais de dystopie futuriste. Nous sommes dans un univers imaginé du futur. Mais nous sommes surtout dans un monde qui est loin d’être utopique. Cela fait plusieurs centaines de générations que les habitants d’Insula cherchent une planète pour s’installer. En attendant, ils habitent sur Insula, et Enda est l’un d’entre eux.

Nous faisons connaissance avec lui alors qu’il commence à s’interroger sur le bien fondé des décisions de ceux qui gouvernent : les Pilots. Il faut dire que sur Insula, chacun a un statut bien particulier. Les Pilots sont donc les gouverneurs, inaccessibles et chaque autre habitant d’Insula leur doit le respect. Sous les Pilots, il y les Légats, chargés de surveiller le travail des Ilotes, qu’ils méprisent. Enda est un Ilote. C’est le peuple du bas, ceux qui oeuvrent pour faire vivre Insula, sans jamais se plaindre et attendre aucune reconnaissance. Mais, il existe une dernière classe un peu particulière : les déclassés. Ce sont des sortes de bannis, corvéables à merci.

Enda, en s’interrogeant un peu trop sur la gestion d’Insula, va se faire remarquer. Une de ses parentées le dénoncera. Comme il reconnaît les faits et admet se poser des questions, il devient déclassé pour une courte durée, malgré tout bien trop longue. Il devient donc un de ces habitants dont personne ne se préoccupe. Il n’a plus aucun parenté (assimilés à des amis ou de la famille), vit dans une sorte de box et le reste de la population le méprise. Tel un juif porte son étoile jaune pendant la seconde guerre mondiale, Enda porte une trace jaune dans le creux de la main, émis par son weld, sorte de traceur gps et enregistreur que chaque habitant porte au poignet. Ce weld permet de communiquer avec autrui. Mais il enregistre aussi tous les déplacements et toutes conversations de chaque habitant.

L’organisation

Un jour qu’il est de corvée de poubelles, il fait la connaissance d’un Légat particulièrement agréable avec lui. Il lui avoue assez rapidement savoir ce qu’il ressent car il a lui-même été déclassé. Peu à peu, les deux hommes vont se lier d’amitié et Enda va comprendre qu’il n’est pas le seul à remettre en cause le gouvernement d’Insula. Ainsi, une organisation secrète existe, et un complot se prépare afin de faire tomber les Pilots, en temps voulu. Il fait alors la connaissance d’autres personnes, de toutes classes.

L’un d’entre eux est une femme, mais sur Insula, il n’y a pas de distinction entre les sexes. D’ailleurs, Enda finira par se poser la question des différences hommes-femmes, puisque sur Insula on ne se reproduit plus de manière naturelle. Les sentiments envers autrui n’existent plus. C’est un monde glacial, sans aucune chaleur humaine. Et surtout, sans aucune liberté. C’est d’ailleurs un mot qu’ils ne connaissent même pas.

Tel un groupe de Résistants, les membres de l’organisation vont se réunir de manière régulière afin de mettre en place leurs diverses actions pour faire tomber le gouvernement. L’un d’entre eux sait commencer désactiver les welds ce qui leur permet de se déplacer en toute impunité. D’autres ont accès à des informations confidentielles de par leur statut, ou encore certains ont accès à des costumes de Légat pour passer inaperçu dans certaines zones. Car il ne suffit pas de pouvoir se déplacer en cachette, il s’agit aussi de ne pas se faire remarquer par une connaissance. Tout se fait dans l’ombre, tels des complotistes. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ne connaissent pas l’identité des autres. Ils ont chacun un surnom et un masque lorsqu’ils se réunissent.

Des ressemblances avec d’autres romans

J’ai vraiment adoré ce roman ! Je l’ai dévoré en deux jours et attendais avec impatience de connaître la suite. Je l’ai d’ailleurs bien plus apprécié que La zone du dehors de Alain Damasio que j’ai moyennement apprécié. Pourtant, j’y ai retrouvé beaucoup de similitudes. Dans ce roman nous retrouvons le personnage principal qui se rebelle contre une société dans lequel il n’y aucune liberté. Il forme lui aussi un groupe de rebellion, la Volte. Et à la toute fin, c’est également très similaire puisque le personnage principal se voit offrir une promotion au sein même du gouvernement. Il n’a d’ailleurs pas vraiment le choix. C’est ça, ou la mise à mort.

Certains autres aspects m’ont fait penser au roman Community que j’avais également moyennement apprécié. Dans Community, chaque habitant vit pour le bien des autres. Equipés d’une puce, on les surveille en permanence. Mais les lois de Community n’ont pas été choisies, elles ont été imposées. Un peu comme sur Insula.

Bien qu’Insula m’ait fait penser à ces romans, les dystopies sont souvent très similaires. Une société qui semble parfaite au premier abord, mais qui dès qu’on la remet en question n’est plus si parfaite que ça. Ainsi, j’imagine que c’est normal de trouver beaucoup de similitudes entre tous ces romans. Et contrairement à La zone du dehors, l’écriture d’Insula est bien plus simple et accessible à des néophytes. C’est certainement ce qui m’a aidée à rentrer dans ce roman alors que j’ai eu bien plus de mal avec Damasio.

Ce fut donc une très agréable surprise. Comme je sors de ma zone de confort en lisant ce genre de littérature, je craignais d’être de ne pas réussir à adhérer au genre littéraire. Ce ne fut pas du tout le cas, et je le recommande à quiconque souhaite s’initier dans une dystopie futuriste.

Note : 4 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 4 du challenge mensuel. Un auteur vivant de plus de 60 ans.

Elle m’a également permis de valider la catégorie 6 du challenge annuel. Un auteur dont j’ai lu tous les livres.

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