Résumé
Celle qu’il attendait
Eugénie D déborde d’imagination et de projets farfelus pour s’isoler d’un monde qui l’effraie. Elle sait les hommes prompts à arracher les ailes des femmes.
Joséphin, chauffeur de taxi mutique, est né dans un pays en guerre. Il charrie sa maigreur et sa méfiance des hommes. Pour oublier sa mélancolie, il tourne la terre sous ses mains à l’infini.
Leurs vies basculent quand ces deux empotés magnifiques se croisent sur un quai de gare.
Une rencontre improbable, une histoire d’amour hors du temps.
Mon ressenti
Celle qu’il attendait c’est l’histoire d’Eugénie et de Joséphin. Eugénie et son corps qui prend trop de place qu’elle n’accepte plus. Joséphin cet homme à l’âme meurtrie. Chacun ont un passé difficile, l’une à cause de son corps qui ne lui a valu que moqueries depuis son enfance, l’autre à cause de ses origines, dans un pays en guerre et la jalousie d’un frère.
Ces deux êtres vont se rencontrer et s’aimer. Mais ils vont devoir être patients. Quand on est déconstruit, il faut du temps pour se reconstruire. Elle, parle trop, lui, pas assez. Elle parle trop, certes, mais elle a oublié certains mots : douceur, papillon, amour … Lui, ne parle que lorsqu’il tourne. Lorsqu’il tourne des poteries. Chacune de ses poteries est une sorte d’exutoire. Chacune renferme en elle un pan de sa vie et il va apprendre à Eugénie à faire de même.
L’écriture est très poétique et imagée. Cependant, je dois reconnaitre que j’ai parfois eu du mal à intégrer toutes ces images que l’auteur souhaite nous transmettre. Par exemple, je n’ai pas forcément bien compris ce que devaient représenter les ailes d’Eugénie, ces ailes que les hommes s’amusent à lui arracher. Ce que je retiens aussi, car je ne connaissais pas Baptiste Beaulieu, c’est que ses textes sont empleins de bienveillance et de respect.
Malgré toute cette poésie, certaines phrases m’ont laissé un tel sentiment effrayant :
Même si j’ai parfois eu des difficultés à tout interpréter, ce texte m’a beaucoup fait penser à La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel, de Romain Puertolas. Ses descriptions de la ville de Paris et de ses toits m’ont évidemment fait penser à la toute nouvelle chanson de Gauvain Sers, Les tois de Paris. Entre ce roman et les textes de cette chanson, j’avais comme l’impression de surplomber la ville et de l’admirer.
Bravo à l’auteur pour son écriture. Je regrette de ne pas avoir su mieux rentrer dans cette histoire, trop imagée pour moi. Mais il n’empêche qu’il est talentueux.
Livre lu grâce à NetGalley et aux éditions Fayard.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 1 du challenge estival. Titre avec un verbe conjugué au passé.
J’en ai lu un de cet auteur. Oui, bof, moyen. Je ne sais pas si je me risquerai à en lire un autre…