Résumé
Une nuit après nous nous entraîne sur les traces d’une femme, Mona, qu’une passion amoureuse renvoie à un passé occulté. Un passé fait de violence, à l’ombre d’une mère à la dérive et d’un père tyrannique, qui l’initiait au vol à l’étalage comme au mensonge.
Le silence, l’oubli et l’urgence d’en sortir hantent ce roman à la langue ciselée comme un joyau, qui charrie la mémoire familiale sur trois générations. De la Tunisie des années 1960 au Paris d’aujourd’hui, Une nuit après nous évoque la perte et l’irrémédiable, mais aussi la puissance du désir et de l’écriture.
Mon ressenti
Dans Une nuit après nous, nous découvrons Mona. Elle fait la connaissance de Vincent, avec qui elle va vivre une passion platonique. Sa rencontre avec lui va faire renaître des sentiments profondément enfouis en elle, qu’elle avait volontairement occultés. Elle aime Vincent, mais elle aime aussi son mari. Son mari qui l’a acceptée telle qu’elle était, avec ses blessures.
Mais alors qu’on pense lire le récit d’une passion naissante, c’est le passé de Mona et de sa famille que l’on va retracer. Depuis sa grand-mère, originaire de Tunisie dans les années 1960. Une Tunisie où être de confession juive n’est pas conseillée. Son aieule devra alors quitter brutalement le pays, sans jamais revoir ses amies. Elle se retrouvera en France, sans le sou et sa famille devra se débrouiller pour survivre dans cette France qui se reconstruit.
Puis, nous découvrons la vie de sa mère. Elle rencontre très jeune son mari mais déchante rapidement. Alors qu’ils découvrent qu’ils peuvent manger sans se priver lorsqu’ils font leurs emplettes au supermarché du coin, ils prennent goût au vol à l’étalage. Enfin, son père surtout, car la mère de Mona sombre rapidement dans une profonde dépression. A la naissance de Mona, son père continuera ses méfaits et emmenant Mona avec lui. En grandissant, elle sera alors initiée à cette habitude, seule manière de rendre son père fière d’elle.
Une nuit après nous, c’est l’histoire de Mona et de son père. De cette relation si particulière qu’ils ont. Car au-delà de la fierté qu’il ressent lorsque sa fille vole, il ne supporte pas de voir sa fille grandir et son corps s’épanouir. Si celle-ci se montre féminine et ose montrer ses formes naissantes, il se met alors dans une colère noire et l’insulte. Comme s’il sentait naître au fond de lui du désir pour sa fille. Sentiment qu’il a conscience d’être immoral. Pourtant, cela ne l’empêchera pas de commettre l’irréparable.
L’histoire de Mona est donc sombre, voire glauque. Et pourtant, c’est écrit avec beaucoup de poésie. Car au-delà de la relation incestueuse, c’est avant tout la reconstruction de Mona qui est au centre de ce récit. Sa reconstruction qui passe d’abord par le souvenir occulté, inconscient, de sa relation avec son père. Mona semble renaître de ses cendres au contact de Vincent, auprès de qui les souvenirs reviennent.
La lecture de ce roman m’a sortie de ma zone de confort. D’une part car l’écriture de Delphine Arbo Pariente est incisive et pleine de métaphores. Ce n’est pas un livre qui se lit au bord de la plage, il faut être pleinement concentré pour en savourer les images. D’une autre part, car le sujet, assez sombre, ne fait pas partie de mes habitudes de lecture.
C’est donc une plutôt belle découverte, même si je ne lirais pas ce genre de livres tous les jours. Je suis heureuse d’avoir reçu cet exemplaire dans le cadre du prix des lectrices Version Femina. Enfin, j’ai eu l’occasion de discuter avec l’autrice, qui est disponible pour répondre aux questions que les lecteurs peuvent se poser à la lecture de son ouvrage.
[…] La maison des solitudes est une très belle lecture. Je le recommande chaudement ! Un grand merci aux éditions Stock et à Version Fémina pour cet envoi. J’ai rarement été déçue par les livres proposés pour le Coup de coeur des lectrices. […]
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