Le mystère de la main rouge

le mystère de la main rouge

Résumé

Le mystère de la main rouge

Juillet 1789.
La Bastille vient de tomber. Danton, Desmoulins et Robespierre entrent dans l’Histoire. Au milieu du tumulte, le jeune et brillant journaliste Gabriel Joly a découvert l’identité du Loup des Cordeliers, ce mystérieux justicier qui hante, la nuit, les rues de Paris. Mais alors qu’il est sur le point de le confondre, voilà que celui-ci disparaît !
La course-poursuite s’engage, menant Gabriel jusque dans les maquis de l’île de Corse, sur les traces de la Main rouge, étrange société secrète dont les membres tentent d’influer sur la Révolution en cours.
Accompagné du pirate Récif et de l’intrépide Théroigne de Méricourt, Gabriel parviendra-t-il à retrouver le Loup des Cordeliers et à découvrir ses plus noirs secrets ? Entre complots et trahisons, il devra faire usage de sa plus grande sagacité pour résoudre le mystère de de la Main rouge.

Mon ressenti

De l’action

Contrairement au premier tome (Le loup des Cordeliers), Henri Loevenbruck se concentre avant tout sur l’action, dans ce roman. Les aventures de Gabriel gagnent ainsi en intensité.

Gabriel a découvert l’identité du loup des Cordeliers à la toute fin du premier tome. Celui-ci – ou devrais-je dire celle-ci, puisqu’il s’agit d’une femme – l’a alors assommé et a disparu. Nous retrouvons Gabriel lors de son réveil, dans les sous-terrain qui mènent à la résidence du loup. Dès lors, il va chercher à la retrouver. Et il va tenter de comprendre pour quelles raisons cette femme a soif de vengeance. Nous allons alors voyager de Paris jusqu’en Corse. Et ce voyage ne sera pas de tout repos.

En parallèle, il cherche toujours à résoudre le mystère de la main rouge, gant retrouvé dans le coffre des Martel. Et il y a aussi ces hommes qui semblent en vouloir à la vie de Théroigne, la liégeoise. Cette femme forte qui ne cesse de défendre la cause des femmes. Mais ce qu’il ignore alors c’est que tous ces événements sont liés. Et ainsi, il se retrouve à pourchasser les membres d’une société secrète : la Manorossa.

Enfin, les secrets du loup des cordeliers et de la main Rouge sont révélés. Cependant, la fin du roman nous annonce de bien belles aventures à venir pour Gabriel. Le journalise reçoit une missive du commissaire lui demandant son aide pour résoudre deux meurtres. Les aventures de Gabriel Joly ont encore de quoi nous tenir en haleine.

De l’histoire

Tout comme dans son premier tome, on ne peut nier les connaissances de l’auteur sur cette période historique. Même si cet aspect est désormais moins présent et laisse plus de place à l’intrigue, nous assistons à quelques événements majeurs tels la nuit du 4 août 1789 ou encore le supplice de Foullon, pendu à un réverbère par le peuple et dont la tête fut portée en triomphe au bout d’une pique. L’auteur ne pourra d’ailleurs s’empêcher, au travers de Gabriel Joly, d’émettre son opinion sur ces scènes certainement trop nombreuses à cette époque.

Quand il vit la foule passer la corde autour du cou du septuagénaire, le jeune journaliste frissonna en songeant que son ami Danton faisait partie du nombre. A travers les fenêtres fermées, les cris fanatiques parvenaient, étouffés, jusqu’à l’Hôtel de Ville. Les trois témoins silencieux se sentirent comme les spectateurs impuissants d’un cauchemar nébuleux.

Le mystère de la main rouge, Henri Loevenbruck

Les chapitres se terminent régulièrement avec des gravures permettant de mieux imaginer les scènes décrites. Ainsi, nous retrouvons des gravures illustrant le personnage de Théroigne, le supplice de Foullon, la nuit du 4 août 1789 ou encore des plans de bâtiments. Ces illustrations viennent enrichir le texte et c’est avec plaisir que j’ai pu les observer et les analyser.

Théroigne de Méricourt

Même si cet aspect est moins présent dans ce tome ci, le caractère de Théroigne est toujours aussi intéressant. Je ne m’attarderai pas plus sur le côté féministe de ce personnages. Henri Loevebruck fait de cet aspect une sorte de Leitmotiv dans ses romans. Je voudrais juste vous faire part du discours de ce personnage alors qu’elle répond à ses amis Danton et Desmoulins.

– Quand donc vous ai-je entendu, Georges, et même vous, mon bon Camille, plaider pour la reconnaissance de nos droits civils et politiques ? Dans le concert des voix masculines qui disent oeuvrer à la liberté, seule celle du marquis de Condorcet s’est élevée pour réclamer que les femmes obtiennent les même droits que les hommes. Je ne demande qu’à vous croire, mais quand donc vous ai-je entendu, mes amis, vous offusquer de ce que nous ne puissions exercer de fonction publique ? De ce qu’aucune femme ne puisse siéger à l’Assemblée, ni parmi les électeurs ou les nouveaux représentants des Districts – des hommes, encore, nommés par d’autres hommes ? Quand donc vous ai-je entendu vous scandaliser de ce que les offices judiciaires nous soient encore interdits ? Quelle justification acceptable trouvez-vous, messieurs les avocats, à l’interdiction qui nous est faite de plaider ?

– –

Vous parlez de liberté, vous dénoncez l’injustice, mais celle-là vous est devenue si naturelle que vous ne la voyez même plus ! se lamenta Mlle Terwagne. Depuis des siècles, on prête à la femme le caractère de la mollesse, on assimile sa nature à une faiblesse congénitale, on la dit sujette aux vapeurs et à la folie ! Fichtre ! Son appareil est même le berceau de l’hystérie, qui tire son étymologie de notre diabolique utérus… L’histoire a fait de nos différences anatomiques le motif d’une prétendue inégalité morale et intellectuelle, et cela depuis si longtemps que vous n’en percevez même plus l’odieuse iniquité ! En la faisant passer de l’autorité parentale à l’autorité maritale, en l’écartant avec mépris de la chose publique et en lui refusant l’accès aux plus hautes études, on a fait de la femme un éternel enfant. […] La seule chose qui soit inférieure, chez la femme, Messieurs, ce n’est pas la nature qu’on lui prête, c’est la chance qu’on lui donne !

Henri Loevenbruck nous livre, encore une fois, un beau roman, avec une intrigue captivante et une écriture addictive.

Note : 4 sur 5.

Mes challenges

Ce roman m’a permis de valider la catégorie 48 du challenge annuel. Lire un livre qui pèse plus de 400g.

Il m’a également permis de valider la catégorie 3 du challenge hivernal. Dos sur lequel le nom de l’auteur est écrit en rouge.

Enfin, j’ai validé la catégorie symboles du mois de janvier. Titre avec le mot rouge.

Laisser un commentaire