L ‘ étoile de la liberté _ Oriane Lapouge

 « Pour nous, ce sera le bulletin de vote ou le fusil. » Lorsqu’elle entend ces mots à la radio, un soir d’avril 1964, Mary en est convaincue : elle a enfin trouvé le sujet qu’elle attendait. Après presque un an passé au Columbus, à écrire des articles qui ne l’intéressaient pas vraiment, elle va enfin pouvoir s’impliquer dans une grande cause. Bien décidée à être la porte-parole de ce moment historique, elle prend la route pour le Mississippi, aux côtés de centaines de militants, pour aider les citoyens noirs à s’inscrire sur les listes électorales.
Bien loin de son Ohio natal, elle est confrontée à un Sud encore profondément marqué par le racisme et la ségrégation. Quand elle sauve des décombres d’une église des carnets datés de 1848 à 1860, elle découvre le parcours bouleversant de femmes et d’hommes qui ont fui l’esclavage, et de ceux qui les ont aidés, au péril de leur vie.

J’ai mis quelques chapitres à rentrer dans l’histoire car nous voyageons entre les années 1850 et 1964. Durant ces deux périodes, nous suivons des personnes différentes mais dont les combats sont similaires. Mary, journaliste, décide de se mobiliser pour aider les Noirs du Sud des Etats Unis à faire valoir leurs droits. Dans un Etat où la ségrégation semble normale à tout le monde, la venue de ces Blancs qui défendent les Noirs n’est pas acceptable. Et les membres du Ku Klux Klan veillent au grain. En parallèle, nous suivons l’histoire d’Ed et Batsy. Deux esclaves qui vont s’unir et tenter de fuir pour rejoindre le Nord, afin de devenir libres.

J’ai vraiment adoré toute la partie qui s’intéresse au sort des esclaves. Ce n’est pas la première fois que je lis un livre sur ce sujet. Et cela me subjugue à chaque fois. Comment des hommes ont-ils pu considérer d’autres hommes comme de la marchandise ? A quel moment a-t-on pu penser qu’une couleur de peau ferait d’une personne un être inférieur ? Cette période honteuse est vraiment une période qui me fascine, mais dans le sens où j’admire ces hommes qui ont osé se rebeller, qui ont pris des risques (et ont parfois perdu la vie) pour tenter de devenir libres. Et les abolitionnistes qui, eux aussi, ont pris des risques pour aider d’autres personnes. L’histoire d’Ed et Batsy, au delà de leur histoire d’amour, est vraiment magnifique, même si elle est tragique.

En revanche, j’ai eu un peu plus de mal avec la partie qui se déroule en 1964. Le combat que nous suivons est celui de convaincre la population noire du Sud de s’inscrire sur les listes électorales pour faire valoir leur voix. Mais bon nombre d’entre eux pensent que voter ne changera rien à leurs conditions. Et les suprémacistes s’en donnent à cœur joie lorsqu’il s’agit de les décourager à venir s’inscrire. Intimidation, violence, plainte… ils ne manquent pas d’idée pour leur mettre des bâtons dans les roues. Cela fait peur de penser que presque 100 ans après la fin de l’esclavage, bon nombre de noirs étaient encore victimes de ségrégation. L’histoire que Mary, journaliste blanche, vit avec Eldris, enseignant noir, est intéressante. J’ai cependant trouvé dommage que l’autrice n’ait pas cherché à plus approfondir cette partie, que j’ai trouvée trop rapide.

Malgré quelques défauts, ce roman, ainsi que Le crocus jaune par exemple, sont nécessaires. Pour ne pas oublier ce qu’ont vécu certains. Mais aussi pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Un livre à mettre dans toutes les mains.

Note : 4 sur 5.

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Livre qui traite d’esclavage.

Elle m’a également permis de valider la catégorie du challenge annuel La tête dans les livres. Titre avec un mot en rapport avec l’astronomie.

1 commentaire

  1. Je ne connais pas, mais c’est un genre qui me plait. Je pourrais bien le lire un jour…

Laisser un commentaire