Résumé

Il y a des soupirs, des souvenirs et des sourires.

Il y a ces jours sans fin et ces nuits sans chaleur. Cette sensation d’être sale, d’être rien, moins que rien.

Ces dangers qu’on n’a pas vu venir, ces risques qu’on n’a pas osé prendre. Ces tentations auxquelles on n’a pas eu la force de résister.

Il y a ces mauvais héritages, ces mauvais choix, mauvaises pentes, mauvais départs, ce manque de chance.

Il y a cette colère, ce dégoût.

Voilà ce qu’on découvre dans les Chambres noires de Karine Giebel, recueil de quatre nouvelles inédites dont les héros, ou anti-héros, incarnent et dénoncent tour à tour les manquements de notre société. Quatre histoires pour lesquelles l’auteure emprunte les titres de grands films qui l’ont marquée.

Mon ressenti

Karine Giebel nous propose ici 7 nouvelles dont 3 qui sont parues dans les éditions « 13 à table ». Je ne parlerai ici que des 4 nouvelles exclusives. Quatre nouvelles toutes plus différentes les unes des autres. Chaque titre correspond au titre d’un film, d’où le titre principal : chambres noires. Nous assistons à de réels courts-métrages qui nous donnent la sensation d’être comme au cinéma.

Le vieux fusil

Dans cette première nouvelle, nous faisons connaissance avec un homme condamné à 10 ans de prison. Mais il ne s’agit pas d’une prison comme les autres. Ce sont le mari et la fille de la femme qu’il a tué par accident qui le détiennent prisonnier, trouvant injuste qu’il ait été condamné à quelques mois de prison. Un récit bien angoissant, dans lequel on ne peut pas vraiment s’attacher au personnage principal. Dès les premières pages, il nous est présenté comme quelqu’un de désagréable, imbu de sa personne, colérique. On se surprend même à se dire qu’il mérite ce qui lui arrive. J’ai retrouvé dans cette nouvelle ce que j’avais ressenti la première fois que j’ai lu Karine Giebel (Purgatoire des innocents). Un récit glaçant et poignant avec une fin inattendue.

L’armée des ombres

Cette deuxième nouvelle nous plonge au coeur d’une famille pauvre, très pauvre. La femme que nous suivons accumule les petits jobs, sans aucun contrat à la clé. Elle dort dans sa voiture, laisse sa fille chez sa soeur et vole le petit vieux chez qui elle travaille lorsqu’elle va faire des courses pour lui. Elle a une collègue, une étrangère, harcelée par son patron. Karine Giebel décrit vraiment bien la misère dans laquelle vivent ces personnages. Contrairement à la première nouvelle, on ne peut que s’attacher à ces personnes qui veulent s’en sortir, à n’importe quel prix.

Un monde parfait

Dans cette troisième nouvelle, nous suivons une famille qui part en vacances. Mais rien ne va se dérouler comme il faut. Karine Giebel est encore très talentueuse. Elle parsème des indices sur Axel, le personnage principal. Malgré ses démons, on s’attache à lui car il aime sa famille, sa femme et son fils. Il s’inquiète pour eux. Pourtant, on sent, on ressent que c’est un personnage très noir, enclin à une violence sans pareil. La fin est juste glaçante !

Au revoir les enfants

Une dernière nouvelle qui se déroule en ce moment, pendant la crise sanitaire. Nous sommes dans un ehpad et nous suivons la vie des pensionnaires. La vie d’une pensionnaire en particulier. Elle a vécu le pire lorsqu’elle a été déportée pendant la seconde guerre mondiale. La mort ne lui fait pas peur. Et pourtant, elle voit petit à petit ses compagnons partir, s’éteindre, mourir de cette saloperie qui nous entoure. Confinement, manque de moyens, blouses blanches et aide soignants sacrifiés. Rien n’est oublié. Malgré tout, c’est la nouvelle que j’ai le moins apprécié, car les nouvelles autour du covid me laissent de marbre, il y en a eu de trop, comme une mauvaise mode. Mais cela n’engage que moi et le texte est toujours très bien écrit et se lit aisément.

Chambres noires se compose donc quatre nouvelles qui se lisent très facilement et rapidement (une trentaine de minutes chacune). Ma préférée est la première et je regrette qu’elle ait été aussi courte ! Merci aux éditions Belfond et à NetGalley pour cette lecture.

Note : 4 sur 5.

Contrairement à d’habitude cette lecture ne m’aura permis de valider aucun challenge.

1 commentaire

Laisser un commentaire