Résumé
Ils sont dix à avoir reçu l’invitation : des vacances d’été sur l’île du Soldat ! Voilà une proposition à laquelle personne ne saurait résister. Non seulement c’est gratuit, mais l’île a tant fait parler d’elle ! Chacun se demande qui est son nouveau propriétaire – une star d’Hollywood, un milliardaire américain, ou l’Amirauté britannique qui s’y livrerait à des expériences ultrasecrètes ? Aussi, sans vraiment connaître leur hôte, ils accourent volontiers : le médecin, le play-boy, la jeune prof de gym, le juge à la retraite, le général bardé de décorations, la vieille fille grincheuse, le sémillant capitaine, le majordome et sa femme, et M. Davis qui ne s’appelle pas Davis… Qu’ont-ils donc en commun ?
À l’arrivée, cela dit, un par un, tous connaîtront le même sort…
Mon ressenti
Dix personnes, dix meurtres
Ils étaient dix, et il n’en resta aucun. They were ten, Then they were none. Les deux titres anglais de cet opus en disent long sur ce roman. Dix hommes et femmes ont été conviés sur l’île du Nègre par un certain Owen. Surprise, à leur arrivée, leur hôte est absent. Mais tout a été prévu, des domestiques ont même été engagés pour l’occasion. Ainsi, nos dix hôtes se retrouvent rapidement tous ensemble dans la salle à manger, à attendre que le repas leur soit servi. Mais soudain, une voix sortie de nulle part semble égrener les uns après les autres des crimes que chaque invité aurait commis. S’ensuit alors une menace glaçante : chacun mourra tour à tour, en suivant les paroles d’une comptine enfantine.
L’angoisse monte rapidement, le premier mort ne se fait pas attendre. Dès le lendemain, un deuxième et un troisième meurtres sont commis. Les invités restant, après avoir fouillé l’île de fond en comble, ne peuvent tirer qu’une seule conclusion : le meurtrier est l’un des leurs. L’angoisse monte alors d’un cran, non seulement pour les protagonistes mais également pour le lecteur. Chacun est sur ses gardes, se méfiant de n’importe quel autre invité.
L’affaire est rapidement prise en main par un des invités, les quelques femmes présentes étant considérées comme trop faible pour une telle tâche. N’oublions pas que nous sommes à une toute autre époque, et que le statut et la condition féminine étaient bien différents d’aujourd’hui.
Un roman angoissant
J’ai été agréablement surprise en lisant Ils étaient dix car j’ai découvert qu’Agatha Christie jouait avec nos nerfs. Je n’ai pas eu ce sentiments avec les romans précédents (Mort sur le Nil et Le crime de l’Orient Express). En effet, plus l’étau se resserait autour des personnages, plus je ressentais l’angoisse monter en moi. L’envie de savoir ce qui allait se passer, sentir l’anxiété voire la folie qui s’emparait des protagonistes, tout ceci contribue à faire de ce roman un petit thriller. Et jusqu’ici, j’ignorais qu’Agatha Christie s’était prêtée à cet exercice.
Pour les personnages, l’angoisse est forcément présente. Chacun soupçonne son voisin, chacun se calfeutre dans sa chambre. Il sont sans cesse sur leur garde. Chaque crime étant différent (empoisonnement, arme à feu, noyade …) cela amplifie d’autant plus ce sentiment permanent de tourment. Mais en plus de cela, chacun sait comment sera commis le crime suivant, le meurtrier suivant à la lettre les paroles de la comptine enfantine. Agatha Christie a su apporter la dose de suspens nécessaire à chaque moment du roman.
Petite déception (attention, spoiler)
J’ai passé un excellent moment à lire Ils étaient dix. Cependant, je dois reconnaître que la fin m’a légèrement déçue. Lorsque le roman se termine, tous les personnages ont été tués sans que l’on sache qui est le meurtrier. Une courte enquête est menée par la police qui ne mène nulle part. Mais c’était sans compter sur les aveux du meurtrier qui avait tout rédigé et jeté dans une bouteille à la mer. Nous apprenons alors l’identité du tueur, il explique comment il s’y est pris pour commettre ses crimes sans se faire connaître.
J’ai été deçue que tout nous soit raconté d’un coup. Cela dit, après y avoir réfléchi, il aurait tout de même été difficile pour l’autrice de faire autrement sans rajouter une centaine de pages à son récit. Certes, ce fut une légère déception mais pas suffisamment pour ne pas avoir apprécié ma lecture. Encore une fois, je recommande fortement de lire les romans de la reine du crime.
Merci à ma maman de m’avoir conseillé et prêté ce roman.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 47 du challenge annuel proposé dans la tête dans les livres. Lire un livre entre 301 et 399 pages.
[…] suspects dans une même pièce et leur présenter sa vision. Je me croyais dans un roman d’Agatha Christie. D’ailleurs, l’auteur ne s’en cache […]