Résumé
Lors d’une froide soirée de février 1791, dans sa petite boutique d’apothicaire, Nella attend sa prochaine cliente. Autrefois guérisseuse respectée, Nella utilise maintenant ses connaissances dans un but beaucoup plus sombre : elle vend des poisons à des femmes désespérées, qui veulent s’émanciper de leur mari. Mais sa nouvelle cliente s’avère être une jeune fille de 12 ans, Eliza Fanning.
Une amitié improbable va naître entre elles, et entraîner une cascade d’événements qui risquent d’exposer toutes les femmes dont le nom est inscrit dans le registre de Nella…
De nos jours, à Londres, Caroline Parcewell passe son dixième anniversaire de mariage seule, encore sous le choc de l’infidélité de son mari. Lorsqu’elle découvre sur les bords de la Tamise une vieille fiole d’apothicaire, elle ne peut s’empêcher d’enquêter et va découvrir une affaire qui a hanté Londres deux siècles auparavant : « L’apothicaire tueuse en série ».
Mon ressenti
Caroline débarque seule à Londres pour fêter son dixième anniversaire de mariage, après avoir découvert que son mari l’a trompée. Mais ce qui aurait pu être un voyage solitaire prend une tournure fascinante lorsqu’elle découvre une petite fiole bleue dans la boue des berges de la Tamise. Caroline va alors enquêter sur son histoire et celle de l’apothicaire qui l’a possédée. Nella, apothicairesse du XVIIIe siècle, fabrique des poisons pour aider les femmes opprimées à échapper à leur mari. Enfin Eliza, une jeune fille de 12 ans, se retrouve liée à Nella d’une manière inattendue. L’autrice parvient à donner vie à chaque époque, de la boue des rives de la Tamise aux ruelles du Londres victorien. Les chemins de Caroline, Nella et Eliza se croisent et se séparent, liés par la mystérieuse fiole bleue.
Si l’intrigue est captivante, les imperfections des personnages ajoutent une touche réaliste à l’histoire. Les tergiversations et les plaintes de Caroline peuvent parfois irriter, mais cela n’entache en rien le plaisir de suivre sa quête. D’autant plus que c’est un personnage qu’on voit vraiment évoluer au fil de l’histoire. Elle parvient à s’émanciper de son mari volage et réalise à quel point elle s’est privée de ses rêves pour lui. J’ai d’ailleurs apprécié que l’autrice ne cherche pas à installer une nouvelle romance.
Ainsi, à travers son roman, l’autrice explore la condition des femmes à travers le temps. Elle met en avant la notion de liberté tout en montrant que certaines luttes demeurent intemporelles. Les pages du roman nous invitent à réfléchir sur le présent et l’avenir des femmes. Encore trop souvent, les femmes s’effacent au profit de leur mari et en oublient leurs aspirations premières.
Enfin, la plume de Sarah Penner est très agréable. L’alternance entre les récits des trois personnages apporte une certaine dynamique à la narration, nous offrant une vue d’ensemble de leurs vies et de leurs interactions. L’intrigue revêt une aura de mystère, plongeant le lecteur dans son secret, ce qui confère une dimension plus profonde à l’histoire. J’ai apprécié de découvrir la facette sombre et illégale du métier d’apothicaire qui concocte des poisons dans son antre. Mais je regrette justement qu’on ne s’attarde pas plus sur la vie de Nella et Eliza. Une centaine de pages en plus à ce sujet ne m’aurait pas dérangée.
La petite boutique aux poisons est un roman que j’ai fortement apprécié. C’est une sorte d’épopée envoûtante dans laquelle passe et présent s’entremêlent pour notre plus grand bonheur.
Un grand merci aux éditions Pocket pour l’envoi. Collaboration commerciale non rémunérée.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Couverture avec un papillon.
Tu lis beaucoup d’auteurs dont je n’ai jamais entendu parler.