Pour l’honneur de tous les miens

pour l honneur de tous les miens

Résumé

Pour l’honneur de tous les miens

Philadelphie, 1906. Alma Mitchell est rappelée à son enfance par un article de journal : un agent fédéral a été assassiné et le suspect est un ami d’enfance de la jeune femme, Harry Muskrat. Harry – ou Asku, ainsi qu’Alma l’a toujours appelé – était l’élève le plus prometteur de l’école dirigée par le père d’Alma qui avait pour vocation d’aider à l’assimilation des enfants indiens des réserves voisins. Alma y était la seule élève blanche. Mais sans aucune bienveillance, les enfants étaient privés de toutes leurs racines.

Le brillant et courageux petit garçon qu’Alma avait bien connu ne peut pas avoir tué quelqu’un de sang-froid. Mais elle reconnaît difficilement celui qu’Asku est devenu, un homme froid et aigri d’être un paria dans un monde blanc et un fantôme dans le sien. Le mari d’Alma, Stewart, est avocat. À la demande de sa femme, il accepte de défendre Asku. Mais pour ce faire, Alma va devoir replonger dans de douloureux secrets.

Mon ressenti

Lorsqu’on plonge dans ce roman, on ne peut en sortir indemne. L’autrice nous propose ici un roman d’une très grande qualité. Le dernier livre en date qui m’a donné les mêmes émotions est Là où chantent les écrevisses. Nous suivons Elma qui vient d’apprendre que son ami d’enfance, Asku – Harry de son prénom chrétien – est accusé de meurtre. Comment son ami, le meilleur élève de l’école créée par son père, aurait-il pu tuer quelqu’un ? Lui, un des rares indiens de sa réserve à avoir pu partir faire des études à l’université ? Cela semble improbable à Elma et elle va tout faire pour prouver l’innocence de son ami. Elle va demander de l’aide à son mari avocat et replonge dans son enfance et adolescence.

Ce roman nous plonge dans une époque où les colons blancs traitaient les amérindiens avec beaucoup de cruauté. Les blancs les considérant comme des sauvages ont créé des écoles dans le but de les évangéliser et de les « civiliser ». Dès leur plus jeune âge, les enfants autochtones devaient alors abandonner leur nom d’origine au profit d’un prénom chrétien. Ils devaient également oublier leur langue maternelle, couper leur longue chevelure et oublier leurs racines culturelles. Pourtant, les Blancs n’avaient que peu d’espoir de voir ces « sauvages » s’intégrer à leur vision du monde. L’objectif des écoles n’était pas de former des élèves. Mais simplement de les façonner pour les rendre conformes à l’idéal des Blancs chrétiens.

La triste réalité des amérindiens

Nous découvrons avec effroi comment on traitait ces enfants en les isolant loin de leur famille et de leur communauté. Pour la plupart d’entre eux, à la fin de leur scolarité, on les renvoyait dans leur réserve, sous la surveillance constante des Blancs. Seuls quelques privilégiés avaient l’opportunité de poursuivre des études supérieures. Cependant, à la fin du XIXe siècle, la tolérance était bien peu présente. Ces Indiens se faisaient alors rejeter par les Blancs qui avaient cherché à les transformer. Et une fois de retour dans leur réserve, auprès des leurs, on les dénigrait, jugés trop « blancs » pour leur propre communauté. Ils étaient ainsi exclus de la société et contraints de vivre en marges, comme des parias.

J’ai passé neuf ans de ma vie à la Stover School et j’y ai reçu l’éducation d’un homme blanc. Mais toute l’instruction du monde ne pouvait pas changer la couleur de ma peau. Je n’étais pas un homme blanc, et je n’aurais jamais été traité comme un homme blanc. Alors je suis retourné auprès de mon peuple. Mais même là, j’étais un paria, rejeté, car je ne me souvenais plus des traditions indiennes.

Pour l’honneur de tous les miens

Alma se trouve être la seule fille blanche dans cette école, car son père en est le directeur. Convaincu du bien qu’il apporte aux enfants, sa fille place une confiance aveugle en lui. Cependant, contre toute attente, elle se lie d’amitié avec ses camarades de classe, ce qui suscite l’indignation de sa mère qui ne supporte pas de la voir les fréquenter. Malgré cela, une amitié profonde se développe entre Alma et ses camarades autochtones, en particulier avec George, qui refuse de se laisser façonner à la manière des Blancs.

Pour l honneur de tous les miens

C’est un roman très émouvant et bouleversant que nous propose ici Amanda Skenandore. Un roman dont on tourne les pages avec impatience car on veut connaître le sort de ces indiens. On veut aussi connaître l’issue du procès d’Asku et savoir si l’accusation portée contre lui est avérée ou non, et auquel cas ce qui aurait pu le pousser à un tel acte désespéré.

J’ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman. Il est révoltant de découvrir comment les blancs ont traité les Amérindiens.. Mais il est important de connaître ce pan de l’histoire, pour ne surtout pas retomber dans une telle extrémité.

Note : 5 sur 5.

Je tiens à préciser que même je suis partenaire de la maison d’édition Faubourg Marigny, ce roman ne m’a pas été offert, il s’agit d’un roman issu de ma collection personnelle.

Mes challenges

Cette lecture ne m’a permis de valider aucun challenge, chose assez rare.

1 commentaire

  1. Si tu le compares à « Là où chantent les écrevisses », alors, je vais le noter ! Tu me tentes beaucoup !

Laisser un commentaire