Résumé
C’est l’histoire d’un enfant différent, toujours allongé, aux yeux noirs qui flottent, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné, qui, dans sa relation fusionnelle avec l’enfant, s’abandonne et se perd. Celle de la cadette, dans la colère et le dégoût de celui qui a détruit l’équilibre. Celle du petit dernier qui a la charge de réparer, tout en vivant escorté d’un frère fantôme. Ils doivent s’adapter.
Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’aîné qui aime follement, de la cadette révoltée. Du dernier qui saura réconcilier les histoires.
Mon ressenti
Dans s’adapter, Clara Dupont-Monot s’attaque à un thème fort et difficile. Celui du handicap de l’enfant et de son décès à venir, inéluctable. Nous ne suivons pas la totalité de la famille, mais seulement la fratrie qui voit arriver dans la famille ce frère si différent. Ce frère qui ne bouge pas, ne parle pas. Il grandit mais ne marche pas, il ouvre les yeux mais ne voit pas.
L’arrivée d’un enfant différent est toujours une épreuve et chacun sa manière de la surmonter. Nous suivons trois frères et soeurs. L’aîné, qui se sacrifie corps et âmes et pour ce petit frère qu’il chérit tant. La cadette dont l’arrivée de ce frère chamboule l’existence. Et enfin, le dernier, celui qui n’a pas connu ce frère né avant lui, mais dont la présence est toujours aussi forte malgré son absence. Tous trois doivent s’adapter. Comme la végétation semble réussir à s’adapter un milieu parfois hostile et à pousser sur des murs de pierre.
Ce livre aurait dû me plaire. Ou du moins il aurait dû provoquer une foule de sentiments en moi. J’attendais sûrement autre chose de ce livre que j’ai trouvé bien trop impersonnel. Bien trop fade face au sujet qu’il implique. Tout d’abord, l’autrice a choisi de ne pas nommer ses personnages. Pourquoi pas, ainsi chaque lecteur pourrait s’identifier à l’un d’entre eux. Mais absolument pas. Et pourtant, sans rentrer dans les détails de ma vie personnelle, j’aurais dû m’identifier à au moins l’un d’entre eux. Mais ce ne fut absolument pas le cas. Ensuite, Clara Dupont-Monot a fait le choix de choisir un narrateur assez particulier. Ce sont les pierres du jardin cévénol qui parlent et qui, d’un regard extérieur, nous racontent comment les trois enfants ont vécu l’arrivée (ou l’absence) de ce frère. J’ai trouvé que cette narration rendait le texte encore plus impersonnel qu’il ne l’était déjà.
Certains déclament haut et fort que ce texte est riche et poétique. Certes, c’est bien écrit, je ne peux pas le nier. Mais est-ce suffisant si on s’ennuie du début à la fin ? Et puis, ça manque de cohérence et de crédibilité. Les parents semblent quasiment absents. Le père est décrit comme un dépressif et la mère ne semble présente que pour porter l’enfant. L’aîné serait-il donc le seul dans cette famille à montrer tendresse et affection à son frère ? Les parents sont tellement absents qu’ils ne semblent pas remarquer la déviance de leur cadette qui sombre au plus profond. J’aurais dû me retrouver dans ce roman, dans l’un ou l’autre des personnages. J’aurais dû ressentir une palette d’émotions. C’était fade, monotone, ça manquait de saveur. Je me suis ennuyée.
Ce sentiment de platitude vient peut-être de mon propre vécu. J’aurais peut-être adoré ce roman si je n’avais pas eu à le vivre (d’une manière bien différente de ces trois enfants). Je tenterai peut-être un autre livre de cette autrice car je n’aime pas rester sur un « échec ».
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge annuel. Auteur dont les noms/prénoms sont en 3 parties.
Eh bien ! Après avoir lu tant de critiques tellement positives que je me sentais (une fois de plus) à part des autres, je trouve ton avis qui rejoint le mien, même si, je pense, j’ai donné un peu plus que 5/10 pour ce roman encensé par la critique.
Merci !