Minority Report _ Philip K. Dick

Résumé

Minority Report

Washington, 2054. John Anderton est membre de Précrime, une unité gouvernementale utilisant les dons de prescience de trois mutants, les précogs, pour arrêter les criminels avant leur passage à l’acte. Avant même qu’ils aient imaginé de passer à l’acte. Anderton a une confiance aveugle dans les prédictions des précogs. Mais quand, chasseur devenu gibier, il se retrouvera lui-même accusé du meurtre d’un homme qu’il n’a jamais rencontré, il lui faudra découvrir les véritables rouages de Précrime pour prouver son innocence.

Mon ressenti

Je connaissais Minority Report pour avoir vu le film, que j’avais adoré. Je pense que cela m’a grandement facilité la compréhension. Non pas que ce soit difficile à lire mais la SF a toujours été complexe pour moi.

En 2054, une organisation nommée Précrime est capable de détecter les futurs actes criminels avant qu’ils ne soient commis. Les futurs criminels sont alors arrêtés et emprisonnés alors même qu’ils sont encore innocents. Evidemment, on voit facilement venir le problème éthique qui se pose. Comment peut-on décider de juger quelqu’un pour un crime qu’il n’a pas commis mais qui le commettra peut-être ? Sachant qu’au moment de leur arrestation certains ignorent même qu’ils vont commettre un crime. Cela amène le lecteur à s’interroger sur la valeur d’un tel programme. Alors, quand le créateur du programme, John Anderton, est-lui même désigné, il réalise à quel point son système est injuste.

nous les arrêtons avant qu’ils puissent commettre un quelconque acte de violence. Donc, l’acte criminel proprement dit ne relève strictement que de la métaphysique. C’est nous qui proclamons ces gens coupables. Eux se prétendent éternellement innocents. Et en un sens, ils sont innocents.

Dans son texte, l’auteur essaie aussi de nous faire interroger sur une éventuelle nécessité d’emprisonner des futurs criminels (passons le fait que le système puisse se tromper). Sachant qu’ils vont éventuellement commettre un crime pourrait tout simplement changer le futur annoncé. Si on nous annonce qu’on va tuer quelqu’un prochainement, peut-être changerons-nous notre vision des choses, notamment si au moment où l’apprend on ignore tout de nos intentions meurtrières.

Mais il ne peut pas y avoir de réelle connaissance du futur. Dès qu’une information précognitive est livrée, elle s’annule d’elle-même. L’affirmation selon laquelle cet homme commettra un crime dans l’avenir est un paradoxe. Le simple fait de posséder cette donnée la fausse.

Malgré ces idées intéressantes, il m’a manqué quelque chose. C’est beaucoup trop court. Il s’agit d’une nouvelle de 72 pages, composée de 10 chapitres. Chaque événement s’enchaine à une vitesse folle. A peine le héros est-il accusé qu’il est déjà en fuite, trouve une nouvelle identité, retourne sur les lieux de Précrime pour analyser le programme etc … Lauteur ne fournit aucun repère temporel ce qui donne l’impression que tout se passe en une journée (chose impossible). On reproche souvent à Philip K. Dick d’écrire trop vite. Je comprends complètement ce ressenti. Il ne s’attarde pas sur les sentiments des personnages et va droit au but. Mais du coup, le lecteur reste vraiment en retrait de l’histoire, garde beaucoup trop de recul face à ce qui arrive à Anderton.

C’est donc un avis mitigé. Je suis impressionnée par les idées avant-gardistes (le texte date de 1956) de l’auteur. Mais je suis déçue par sa plume, que je trouve bien trop froide, contrairement à celle de Damasio.

Note : 2.5 sur 5.

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Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 38 du challenge annuel. Le numéro du livre sur le dos comporte 3 chiffres.

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