Une famille presque normale

Résumé

Faites connaissance avec la famille Sandell. Le père, Adam, est un pasteur respecté dans la petite ville de Lund, en Suède. Sa femme, Ulrika est une brillante avocate. Leur fille, Stella, dix-neuf ans, s’apprête à quitter le foyer pour un road trip en Asie du Sud-Est. C’est une famille normale, une famille comme les autres. Et comme toutes les autres familles de la ville, les Sandell sont horrifiés quand un important homme d’affaires, Christopher Olsen est retrouvé assassiné. Ils le sont plus encore quand, quelques jours plus tard la police vient arrêter Stella. Comment pouvait-elle connaître Olsen, et quelles raisons auraient pu la pousser à le tuer ? Il ne peut s’agir que d’une erreur judiciaire.

Mon ressenti

Stella, dix-neuf ans, est accusée du meurtre de Chris Olsen, un homme de 32 ans. Tout l’accuse. Elle était présente sur les lieux du crime, son chemisier est tâché de sang et elle avait une liaison avec cet homme. De plus, une voisine affirme l’avoir aperçue dans la rue peu avant l’heure du crime. Pour Adam et Ulrika, ses parents, une chose est certaine : il s’agit d’une erreur. Leur petite fille, pas si modèle que ça, ne peut pas avoir tué de sang froid.

Adam : enquêteur en carton

Nous suivons donc le récit de ces trois personnages. Nous commençons avec la partie d’Adam. Il est pasteur et est donc très respecté de par sa profession. Il va aller jusqu’à mentir pour protéger sa fille et lui inventer un alibi. Adam va également chercher à comprendre ce qui a pu arriver et trouver un autre coupable. Pourquoi pas Linda Lokind, l’ex-fiancé de Chris ? Elle a porté plainte contre agression et aurait pu se venger. Pourquoi Amina, la meilleure amie de Stella, semble lui cacher quelque chose et ne pas lui dire toute la vérité ?

Cette partie est très longue et assez répétitive. Nous apprenons finalement peu de choses, et le peu qu’Adam arrive à savoir nous fait plus douter qu’autre chose. Cela dit, c’est exactement l’objectif de l’auteur. Semer le doute pour que la fin soit plus explosive. Adam se pose ici en enquêteur, il cherche à tout prix à prouver l’innocence de sa fille. Néanmoins, plus il avance dans ses recherches, plus il doute d’elle. Il découvre sa fille sous un autre jour et réalise qu’il ne la connaît pas vraiment.

Stella : coupable ou innocente ?

La seconde partie est celle de Stella. C’est la plus intéressante selon moi. Elle ne nous dit pas exactement si elle est coupable ou non. Donc, les doutes sur sa culpabilité sont toujours là. Il nous arrive même de penser qu’elle nous ment dans son récit, car elle répète sans arrêt qu’elle excelle dans l’art du mensonge. Lorsqu’elle nous livre son récit, elle est en prison et nous raconte également comment elle vit son emprisonnement. Nous apprenons aussi beaucoup de choses sur sa personnalité particulière. Même si ces éléments nous sont en partie racontés par Adam, il nous les livre avec ses yeux de pères. Stella est bien plus objective à propos d’elle-même et ne se leurre pas. Sa personnalité tend fortement à la croire coupable. Elle peut perdre son sang froid en un quart de tour et est une personne assez tourmentée depuis sa plus tendre enfance. Difficile de croire à son innocence. Et pourtant, il y a d’autres éléments qui laissent aussi à penser qu’elle n’est pas coupable. L’auteur sait bien manipuler son lectorat !

Ulrika : la force tranquille

Enfin, la dernière partie est celle d’Ulrika, une grande avocate. On pourrait penser qu’elle ferait tout pour sauver sa fille, notamment avec un métier dans lequel elle connaît toutes les facettes de la justice. Et c’est surprenant, car contrairement à Adam qui va chercher, enquêter, elle ne fait presque rien. Ce qu’on apprend dans sa partie est ce qui nous mènera vers la vérité. Et c’est grâce à sa passivité que l’on obtiendra une fin plutôt surprenante lors du procès.

Elle ressent beaucoup de culpabilité. Elle se croit responsable de ce qui arrive à sa fille et se demande si elle ne serait pas elle-même indirectement coupable si Stella était une criminelle. A quel point les parents sont-ils responsables des actes de leurs enfants, selon l’éducation qu’ils leur ont donné ?

Manque de rythme

Au final, on passe beaucoup de temps à douter, sans pour autant vraiment avancer et cela peut devenir très frustrant. Le livre fait tout de même 600 pages et même s’il se lit aisément, il est décevant de passer autant de temps avec le sentiment de n’avoir rien appris de nouveau. La plume de l’auteur en revanche est fluide, et très agréable. Les allers-retours entre passé et présent sont parfaitement maîtrisés et il y a très peu de redondance dans ce récit. C’est à mettre en avant, car très souvent lorsqu’un événèment est rapporté par plusieurs personnages il y a beaucoup de répétitions. Ce n’est pas le cas ici.

Ce n’est donc pas une mauvaise lecture, loin de là. Les 600 pages s’enchaînent rapidement, mais il m’a manqué un rythme un peu plus soutenu. Nous stagnons trop longtemps sans avoir de nouveaux vrais indices qui pourraient nous aider à mieux appréhender l’enquête.

Note : 3 sur 5.

Lu dans le cadre des Nouvelles voix du polar 2021, dans la catégorie roman étranger (face à : Le pensionnat des innocentes.)

1 commentaire

  1. Je ne connais pas, mais je crois que je peux passer surtout s’il fait 600 pages ! J’en ai bien d’autres à lire.
    Bonne semaine.

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