Résumé
Mortelle dédicace
La mort de Peggy Smith, âgée de quatre-vingt-dix ans, n’a rien, a priori, de suspect… C’est ce que tout le monde pense jusqu’au moment où Natalka, son aide de vie, découvre que la vieille dame se sentait suivie…
Au moment de ranger les affaires et les nombreux romans policiers de la défunte en vue de la vente de son appartement, Natalka découvre une curieuse carte de visite sur laquelle il est écrit : Peggy Smith, consultante en meurtres. Elle remarque aussi que de nombreux livres lui sont dédicacés : » À PS : merci pour les meurtres « . La nonagénaire avait donc pour habitude d’aider les auteurs de romans policiers en panne d’inspiration…
Natalka, prête à tout pour découvrir ce qui est arrivé à Peggy Smith, embarque avec elle dans sa quête de la vérité les amis de Peggy Smith : Benedict (qui a renoncé à devenir prêtre pour finalement tenir un café) et Edwin (ancien journaliste de quatre-vingt ans). Lorsqu’elle se fait menacer par une personne masquée et armée venue récupérer un mystérieux ouvrage, elle prévient la lieutenant Harbinder Kaur afin qu’elle mène l’enquête.
Cette mort est finalement très suspecte…
Mon ressenti
Des personnages attachants
L’élément qui m’a le plus marqué dans Mortelle Dédicace, ce sont les personnages. Tous différents, tous attachants. Commençons par Natalka, Ukrainienne, qui a découvert le corps sans vie de Peggy Smith, quatre-vingt-dix ans, alors qu’elle venait l’aider à se coucher. Une mort naturelle, sans aucun doute, surtout à cet âge-là. Ensuite, il y a Benedict, ancien moine défroqué qui a ouvert un café près de la résidence senior. Lui aussi connaissait Peggy, avec qui il parlait beaucoup littérature. Puis il y a Edwin, quatre-vingts ans, voisin de Peggy qui va accompagner notre petite compagnie. Enfin, il ne faut pas oublier la lieutenante Harbinder, d’origine indienne et a priori très gay (c’est vraiment répété à de nombreuses reprises, on ne peut pas passer à côté de cette information !).
Natalka est jeune, intelligente et très jolie. Elle ne laisse ni Harbinder ni Benedict indifférents. Mais elle a aussi une sorte de sixième sens. Elle ne comprend pas comment Peggy a pu mourir si vite alors que le matin même elle était en pleine forme. Mais elle le sait, une crise cardiaque ne prévient pas forcément.
Benedict, ancien moine, est lui aussi très attachant. Très discret et timide, c’est un personnage qui va prendre de l’assurance. Son parcours est vraiment atypique. C’est le personnage que j’ai sans doute le plus apprécié. Edwin, ami et voisin de Peggy, est un ancien chroniqueur radio à la BBC. C’est un personnage agréable, mais c’est celui qui m’a semblé le moins construit.
Enfin, Harbinder, dont l’auteur s’amuse à nous rabâcher qu’elle est gay (est-ce une volonté de sa part pour bien montrer qu’elle est ouverte d’esprit ? ), est une enquêtrice vive, rigolote et pleine d’entrain. Loin de nous les inspecteurs hantés par leur passé. Son seul souci est de se faire accepter par sa famille indienne, pour qui l’homosexualité n’est pas forcément admise de gaieté de coeur. Et pour qui la femme a plus sa place derrière les fourneaux que derrière un flingue.
Des personnages hétéroclites, plutôt mal assortis. Et pourtant l’alchimie fonctionne !
Une enquête classique
Peggy Smith est retrouvée morte à son domicile. Rien de surprenant, elle avait quatre-vingt-dix ans. Mais lorsqu’un homme armé débarque dans l’appartement de Peggy alors que Natalka et Benedict y rangent des livres, la mort de Peggy devient finalement suspecte aux yeux d’Harbinder. D’autant plus que Natalka a trouvé une étrange carte de visite : Peggy Smith, consultante ès meurtres.
Rapidement, d’autres morts s’enchaînent. Notamment celle de Dex Chalander, écrivain policier à succès qui semblait demander conseil à Peggy Smith très régulièrement. Il la remercie d’ailleurs dans chacun de ses ouvrages. Peggy avait, semble-t-il, une imagination débordante pour trouver de nouvelles manières de tuer. C’est dommage que ce personnage soit mort dès le début, j’aurais aimé la connaître davantage. Ça semblait être une dame fort originale.
Les morts qui surviennent sont très prévisibles. Je n’ai été surprise par aucun meurtre. En revanche, je m’attendais à ce qu’une certaine personne soit elle aussi assassinée, ce qui l’a finalement rendue suspecte à mes yeux. Avais-je tort, ou raison ? Je n’en dirai pas plus au risque de vous dévoiler le dénouement, qui est plutôt surprenant.
Le monde littéraire
Enfin Mortelle dédicace se déroule essentiellement dans le monde littéraire. La bibliothèque de Peggy Smith débordait de romans policiers qu’elle avait tous lus. Benedict est un ancien moine lettré, à qui la littérature ne fait pas peur.Nous parcourons les salons littéraires, les tables rondes et les rencontres avec les auteurs. Nous y rencontrons tous les acteurs du milieu du livre : éditeurs, correcteurs, bêta-lecteurs, attachés de presse.
Elly Griffiths cite à de nombreuses reprises des auteurs anglais. Agatha Christie, Conan Doyle et même Shakespeare et son Hamlet, considéré comme une pièce policière puisqu’il y est question de meurtres. D’ailleurs ce roman, dans sa construction, est une sorte de mélange entre Agatha Christie (notamment les meurtres) et Agatha Raisin (pour le côté cosy mystery, et comique).
Vous aimez les intrigues policières simples ? Vous aimez avoir des personnages attachants et originaux ? Alors Mortelle dédicace est fait pour vous. Même si parfois, il y a quelques longueurs, c’est une lecture que j’ai fort appréciée.
Merci aux éditions Hugo Thriller et à NetGalley pour cette lecture.
C’est un livre que je ne connais pas du tout !