Résumé
Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l’attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir. Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu’il découvre, en revanche, c’est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n’ose mettre les pieds. Un assassin va profiter de cette situation.
Dès le premier crime, Adam décide d’intervenir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il est flic, et que face à l’espoir qui s’amenuise de revoir un jour Nora et Maya, cette enquête est le seul moyen pour lui de ne pas devenir fou.
Bastien est un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu’elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d’ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.
Mon ressenti
Un roman bien trop proche de la réalité
Entre deux mondes d’Olivier Norek m’a été conseillé suite à la lecture de Surface. Je dois avouer que je ne savais pas trop à quoi m’attendre. On m’avait prévenu qu’il s’agissait d’un roman très dur. Et c’est en effet le cas. Ce qui est perturbant c’est de savoir que ce roman décrit une cruelle réalité. La réalité des migrants qui ont rejoint la jungle de Calais, désormais démantelée, mais immédiatement reconstruite ailleurs.
Au-delà de l’enquête qui n’en est pas vraiment une, nous entrons dans cet « entre deux mondes ». Calais. Suite aux accords du Touquet, la frontière anglaise se situe à Calais même, là où la jungle a été construite. Et l’Angleterre est prête à payer cher, très cher, pour que ça reste ainsi. Les derniers chiffres que j’ai trouvés s’élevaient à 50 millions d’euros. Car ainsi, l’immigration est mieux contrôlée. La Jungle est un entre deux mondes, oui. Entre la France et l’Angleterre, un endroit où personne n’est chez lui. Là-bas, tout est permis. La violence y est de mise, une extrême violence. Et la police n’y intervient pas.
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En commençant par le périple des migrants qui fuient leur pays en guerre, Olivier Norek nous renvoie à la réalité, ces hommes et ces femmes qui meurent noyés, car ils partent trop nombreux, ou bien parce qu’ils sont malades et risquent de contaminer tout le monde. On y découvre également le triste sort des nombreux enfants, qui deviennent soldats avant l’heure, esclaves d’un monde où aucune loi n’existe. On apprend qu’au milieu de la jungle, existe les « Champs Elysées », sorte de marché où l’on peut tout acheter.
– Ici, sur votre gauche, c’est la partie afghane. Au fond, la partie soudanaise. Le reste des nationalités satellisent en microvillages autour de ces deux ethnies principales. Et vous voyez, juste devant, cette sorte d’avenue ? Ce sont les Champs-Élysées. La rue commerciale, si vous préférez. Il paraît qu’on y trouve absolument tout, mais je ne m’y suis pas trop aventuré. Comme je vous disais, on ne rentre jamais réellement dans la Jungle.
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Ce roman ne peut nous laisser indifférents. En effet, dès le départ l’auteur nous avertit que face à la violence de la réalité, il n’a pas osé inventer. Seule l’enquête a été romancée, basée sur des faits réels. L’auteur, un ancien lieutenant de police judiciaire a également été engagé dans l’humanitaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Pour écrire son roman, il est allé à la rencontre des Calaisiens, des migrants eux-mêmes, de tous les bénévoles humanitaires qui oeuvrent pour que les droits de l’homme soient respectés. Il ne peut nous laisser indifférents, nous qui vivons aisément, qui ne connaissons pas la guerre, l’horreur et la misère. Nous qui ne pouvons nous mettre à la place de ces personnes qui fuient leur pays et qui sont accueillies de la pire des manières.
Alors, oui, il y a une enquête, mais celle-ci ne m’a pas spécialement intéressée. Des hommes et femmes sont assassinés en plein coeur de la jungle. Toujours le même mode opératoire. J’ai rapidement deviné qui était le coupable et on ne peut l’en blâmer.
J’ai apprécié ma lecture. Pas autant que je m’y attendais. Peut-être en attendais-je trop suite aux avis élogieux concernant le livre. Ici, ce n’est pas tant la qualité d’écriture ou du scénario qui nous marque. C’est la terrible réalité à laquelle nous faisons face en parcourant ces lignes.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 8 du challenge mensuel de Juin. Une histoire qui se passe au bord de l’eau.
Coup de coeur pour moi. Je connaissais peu de choses de ces migrants à Calais.
Norek sait de quoi il parle !
Oui, il connait très bien son sujet. Même si ma lecture m’a plu, ça n’est pas un coup de coeur pour autant. Mais c’est un très bon livre.