Poste restante à Loc Maria

Résumé

Poste restante à Loc Maria

Élevée dans le culte d’un père mort par accident, Chiara, 25 ans, apprend fortuitement que son père biologique vit à Groix en Bretagne. Ébranlée par cette révélation, Chiara part à sa recherche sur l’île aux grenats.
Elle remplace la factrice pour s’intégrer à la communauté Groisillonne et mener son enquête en toute discrétion. Mais tout se complique lorsque la jeune femme apprend que deux frères Tonnerre ont croisé sa mère vingt-cinq ans plus tôt. Sur place, Chiara se lie d’amitié avec Urielle, une jeune groisillonne qui ne supporte plus le stress de Paris, et Perig, un vieux correspondant de presse dont le fils a disparu en mer. Alors que l’île l’envoûte et l’invite à rester, elle rencontre Gabin, un écrivain corse qui prête sa plume à des romanciers célèbres. Cette histoire d’amour inattendue s’épanouira-t-elle ?

Mon ressenti

Deux histoires

Chiara, 25 ans, vient de découvrir que l’homme qu’elle croyait être son père, bien que décédé, pourrait ne pas l’être. Sa mère, peu après le décès de son mari, affligée par la tristesse et alcoolisée a passé la nuit avec un autre homme. Un breton, issu de l’île de Groix. Chiara est perdue. Et en même temps elle commence à comprendre la distance que sa mère a toujours eu envers elle. Ne sachant pas si sa fille est issue de l’amour ou de la faute, elle n’a jamais réussi à l’aimer complètement. Elle partira donc vers cette petite île bretonne, où elle deviendra le temps d’une semaine, la factrice remplaçante.

En parallèle, nous suivons les histoires de Charles, Louis, ou encore Gabin. Mais ce qu’on ignore alors c’est qu’il s’agit du même homme. Evidemment, on ne l’apprend pas d’un coup de baguette magique et il nous faudra de nombreuses pages pour comprendre toute son histoire. L’auteure a bien su mener son texte, baladant son lecteur. On ressent bien que quelque chose cloche avec tous ces personnages masculins, sans pour autant vraiment comprendre. Et petit à petit, à mesure que les épisodes s’imbriquent les uns dans les autres, les choses se clarifient. Nous comprenons ce qui a amené Charles à devenir un usurpateur.

L’île de Groix

J’ai appris que tous les romans de l’auteure se déroule sur cette petite île bretonne. Les descriptions de l’île m’ont rappelé mes séjours à l’île d’Ouessant ou encore la magnifique île de Bréhat. Je ne connaissais pas l’île de Groix, et ce texte m’a donné envie de la visiter. Il semblerait que chacun de ses romans repose sur une partie de l’île, jamais la même. Et l’auteure en profite pour nous apprendre plein de petites anecdotes. On y apprend par exemple que pas moins de 48 boîtes aux lettres portent le nom de Tonnerre (le nom du père que Chiara recherche).

On y apprend également que cette île est surnommée l’île aux sorcières. Rien ne l’explique vraiment donc je suis partie à la chasse aux informations. « La croyance en la présence de sorcières était générale à Groix vers 1900. On les appelait « Ré ar Sabat » et on disait qu’elles enlevaient parfois des pêcheurs. Elles allaient aussi raconter la nuit des choses épouvantables aux femmes des maris absents et faire un sabbat dans la maison. » (source. Wikipédia) D’ailleurs, en breton, sorcière/fée se dit « Groac’h« .

Une plume agréable

Au fil de son texte, l’auteure cite de nombreux auteurs classiques. Notamment Verlaine et Baudelaire. Son personnage Charles est un grand lecteur, amoureux de poésie. On sent que l’auteure aussi aime les jolies rimes. C’est très agréable à lire et la plume de Lorraine Fouchet est bienveillante. Il n’y a pas de jugement. Envers cette mère qui s’est consolée dans les bras d’un autre, envers cet homme qui se fait passer pour un autre.

L’histoire en elle-même est mignonne, douce et chaleureuse. Je n’ai pas eu de coup de coeur, mais ce qui m’a fait vraiment apprécier l’histoire c’est la post-face de l’auteure. Elle nous y explique alors pour quelle raison elle a écrit ce roman, des raisons personnelles issues de sa propre expérience. Et c’est là que son texte prend plus de profondeur.

Poste restante à Loc Maria est une lecture qui fait du bien, qui permet de s’évader ailleurs, comme une parenthèse dans notre quotidien cahotique. Une lecture détente et agréable. Et juste pour retourner faire un tour sur l’île de Groix, je lirai les autres livres de l’auteure.

Note : 4 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 9 du challenge printanier. Titre dans lequel il y a 3 E.

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