Mille petits riens – Jodi Picoult

Résumé

Mille petits riens

Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. C’est une employée modèle, appréciée de tous. Une mère dévouée. Au matin d’une belle journée d’octobre, Ruth est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer.

Pour Turk et Brittany, un jeune couple de suprémacistes blancs, ce devait être le plus beau moment de leur vie : celui de la naissance de leur premier enfant. Pourtant, dans quelques jours, ils repartiront de la maternité en deuil.

Kennedy est avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d’avoir tué le bébé d’un couple raciste, elle se dit qu’elle tient là sa première grande affaire. Mais ce n’est pas un combat gagné d’avance.

Mon ressenti

Ruth Jefferson est une sage-femme qui a plus de vingt ans d’expérience. Veuve, elle élève seule son fils de dix-sept ans dont les résultats scolaires sont excellents. Son dévouement au sein de l’hôpital n’est plus à prouver, elle donne corps et âmes pour les nourrissons qui voient le jour au sein de son unité. Mais Ruth est noire. Et cela ne plait pas à tout le monde. Notamment à ce couple de suprémacistes blancs, qui refusent que l’infirmière s’occupe de leur bébé. L’hôpital ne cherche pas plus loin et laisse une note dans le dossier de la famille : aucune infirmière africaine-américaine n’a le droit de s’occuper de l’enfant. Tout bascule lorsque après la circoncision du petit. Ruth se retrouve seule au moment où son petit cœur lâche. Il n’en faut pas moins pour que le couple, endeuillé, porte plainte contre Ruth, l’accusant d’avoir délibérément tué leur bébé, par vengeance.

La réalité me percute aussi violemment qu’un coup de poing : ce n’est pas ce que j’ai fait qui les dérange.
C’est ce que je suis.

Mille petits riens, Jodi Picoult

Dans Mille petits riens, les chapitres se succèdent en alternant les points de vue de trois personnages principaux. Ruth, le père du bébé nommé Turk, et Kennedy, l’avocate de la défense. Le roman dépeint le parcours de Ruth, une femme qui a cherché à s’intégrer dans le monde des Blancs en croyant qu’elle serait acceptée et tolérée. Cependant, elle tombe de haut lorsque ce couple la rejette pour sa couleur de peau. Ce rejet est un véritable choc pour elle, lui ouvrant les yeux sur le fait que les Noirs seront toujours définis par leur couleur de peau, peu importe leurs efforts.

– Complétez la phrase suivante : « Je suis… ? »
– Vous diriez peut-être : « timide ». Ou « blonde ». « Sociable ». Ou « angoissé, intelligente, irlandais ». Mais la majorité d’entre vous ne complèteraient pas spontanément la phrase par « blanc » ou « blanche ». Pour quelle raison ? Parce que c’est un fait établi qui nous paraît normal. C’est une identité que nous prenons pour un dû.

Mille petits riens, Jodi Picoult

Turk est un être détestable, mais dont on comprend la douleur d’avoir perdu son enfant. Avoir son point de vue est très intéressant. Nous voyons comment il en est arrivé à détester les noirs, mais aussi les juifs ou les homosexuels. Enfin, les chapitres concernant Kennedy revêtent une grande importance. Elle se déclare non raciste mais découvre petit à petit que les préjugés ont la vie dure et qu’elle en est elle-même imprégnée. Ainsi, elle remet en question tous ses actes et amène le lecteur à s’interroger lui-même sur son « non-racisme ». Ces chapitres offrent une réflexion profonde et suscitent une prise de conscience sur la persistance des préjugés dans nos attitudes et comportements.

– Vous croyez qu’un jour le racisme n’existera plus ?
– Non, parce que les Blancs seraient obligés d’accepter le principe d’égalité. Qui déciderait de son plein gré de démanteler un système spécialement conçu pour lui ?

Mille petits riens, Jodi Picoult

Mille petits riens est un roman passionnant, qui aborde avec habileté un sujet dangereux. Malgré ses 600 pages, il se dévore rapidement. La seconde partie du roman se concentre sur le procès de Ruth. L’avocate s’efforce de prouver l’innocence de Ruth sans aborder directement le thème du racisme, sujet à éviter lors des procès. Je ne saurai expliquer les raisons avec mes propres mots. Mais l’autrice les exprime brillamment, démontrant ainsi pourquoi les avocats évitent de construire leur défense sur cet aspect.

J’ai passé des mois à répéter à Ruth qu’on n’abordait pas la question raciale dans le cadre d’une action pénale. Que si on se risquait à le faire, c’était fichu d’avance. Mais si on ne le fait pas, on s’expose à d’autres conséquences : dans ce cas, on perpétue un système vicié au lieu d’essayer de le changer.

Mille petits riens, Jodi Picoult

Mon seul regret dans ce roman est la fin, qui présente un retournement de situation plutôt inattendu. Bien qu’il laisse entrevoir une lueur d’espoir concernant les suprémacistes, il me semble être loin de la réalité. Je pense que l’autrice a voulu montrer n’importe qui a droit à la rédemption dès lors qu’il reconnaît ses erreurs. Cependant, cette approche ne m’a pas convaincue.

C’est un écrit magistral qu’il faudrait mettre entre toutes les mains. Mille petits riens finiront peut-être par faire avancer tous les préjugés qui existent encore concernant la couleur de peau.

Note : 4.5 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider une catégorie du Quinetapal proposé par Une page de plus sur instagram.

1 commentaire

  1. Encore une lecture que je remets toujours au lendemain à cause du nombre de pages. J’ai un autre bouquin de cette auteure dans ma PAL…

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