Résumé

Lucia Joyce, la fille unique de James Joyce, est une énigme. En 1929, elle était l’étoile montante de la danse contemporaine à Paris. En 1934, à l’âge de vingt-six ans, elle est totalement brisée et disparaît de la vie publique, passant le reste de sa vie enfermée dans des asiles psychiatriques. La plupart de sa correspondance et de ses dossiers médicaux ont été détruits. Qui est-elle et que lui est-il arrivé ? La Fille de Joyce donne enfin une voix à Lucia.
Inspirée d’une histoire vraie, La Fille de Joyce est le récit émouvant et passionnant de la vie de Lucia, une artiste sans œuvre, brisée par l’amour destructeur de son père et premier martyre de la psychiatrie.

Mon ressenti

Devant lire ce roman pour le Grand prix des lecteurs Pocket, c’était de loin celui qui m’attirait le moins. Aussi ai-je commencé ma lecture en étant sceptique et en espérant le finir au plus vite. Puis, très rapidement, je suis rentrée complètement dans la vie de Lucia Joyce, fille de James Joyce, le grand écrivain. Véritable muse pour son père, Lucia a beaucoup de mal à couper le cordon. Le roman commence en 1934 alors qu’elle se confie au célèbre psychiatre Carl Jung. Le lecteur comprend que malgré son immense talent de danseuse, elle n’a pas pu aller au bout de ses rêves : ouvrir une école de danse. Pourquoi ? Que s’est-il passé ? C’est ce qu’elle va nous raconter dans ce récit fascinant.

L’histoire de Lucia Joyce est écrite à la première personne. Cela permet au lecteur de vraiment s’attacher à ce personnage, dont la célébrité du père vient empiéter sur sa vie. Elle nous raconte sa rencontre avec Samuel Beckett et l’amour qu’elle va éprouver pour lui. Mais c’est sans compter sur ses parents qui vont sans cesse lui mettre des bâtons dans les rues. Son père s’inspirant d’elle dans ses écrits, notamment Work in progress qu’il écrivait à cette période, ne semble ne pas supporter que sa fille s’éloigne de trop. Donc, chaque fois que la famille doit partir, Lucia doit les suivre. Du côté de sa mère, elle trouve la passion de Lucia pour la danse immorale et la considère comme une traînée, sans cesse rappelée par les conventions sociales irlandaises.

Contre tout attente, j’ai adoré cette lecture ! Nous y découvrons donc James Joyce, Samuel Beckett mais aussi Alexander Calder, scuplteur reconnu pour son cirque miniature et autres mobiles. Lucia évolue dans un monde où l’art est très présent mais dans lequel les femmes n’ont que très peu de place. Les hommes qui gravitent autour d’elle n’ont d’yeux que pour son père et elle en souffrira énormément. Petit à petit, nous comprenons comment elle a fini par être internée dans un asile psychiatrique. L’écriture (et la traduction) est magnifique. Le tout nous offre un regard captivant sur la vie de Lucia. C’est fort et intense.

Voilà une lecture qui m’a vraiment surprise. Je ne pensais pas aimer, et je pense que c’est de loin la meilleure lecture de la sélection du Grand Prix des lecteurs Pocket. Si vous aimez le Paris des années 30, la vie des artistes et notamment des écrivains, alors lisez-le !

Note : 5 sur 5.

Les écrits de James Joyce sont tombés dans le domaine public, ils sont donc disponibles gratuitement en téléchargement.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Quatrième avec le mot « père ».

1 commentaire

  1. Une belle surprise apparemment !
    On rate parfois des pépites parce qu’on pense que…
    Jamais vu ce livre, moi !

Laisser un commentaire