Résumé
Un homme se retrouve en prison. Brutalisé dans sa mémoire et dans sa chair, il décide avant de mourir de nous livrer le récit de son destin.
Écrit dans un élan vertigineux, porté par une langue aussi fulgurante que bienveillante, Le Démon de la Colline aux Loups raconte un être, son enfance perdue, sa vie emplie de violence, de douleur et de rage, d’amour et de passion, de moments de lumière… Il dit sa solitude, immense, la condition humaine.
Le Démon de la Colline aux Loups est un premier roman. C’est surtout un flot ininterrompu d’images et de sensations, un texte étourdissant, une révélation littéraire.
Mon ressenti
Tout d’abord, je dois bien avouer que jamais je n’aurais lu ce livre sans le challenge annuel proposé sur le groupe La tête dans les livres. En effet, Linda nous y propose de lire un roman qui a reçu le prix Première RTBF. C’est un prix que je ne connaissais pas et qui n’a à son actif que 14 ouvrages. Le choix était donc très restreint, et c’est les yeux fermés que j’ai choisi mon livre. J’ai pris le plus récent. Le démon de la colline aux loups a reçu de nombreux autres prix et est le premier roman de l’auteur.
Exprimer mon ressenti au sujet de cette lecture n’est pas aisé. En effet, il s’agit d’un livre totalement singulier. La narration choisie par l’auteur est très particulière. Nous suivons les pensées de Duke, un homme condamné à la prison, hanté par son démon. Il écrit ses mémoires pour tenter d’exorciser le monstre qui sommeille en lui. Mais Duke a un passé difficile à commencer par le fait qu’il n’est que très rarement allé à l’école. Ainsi, son vocabulaire est pauvre, sa maîtrise de la grammaire et de la ponctuation quasiment inexistante. Dès lors, le texte que nous lisons est laborieux et cahotique car l’auteur s’est vraiment mis à la place de son anti-héros. Il écrit plusieurs phrases, les unes à la suite des autres sans aucune ponctuation. Je crois bien, d’ailleurs, n’avoir aperçu qu’une seule virgule au cours des 200 pages que composent ce récit.
Une fois habitué à ce style littéraire si atypique, le lecteur rentre très vite dans le récit de Duke. Nous partons vers son passé, son enfance. Une enfance terrible. Une enfance choquante. Et le démon qui sommeillait alors se réveille et grandit au fur et à mesure des horreurs qu’il subit. C’est un roman noir, très noir. Je n’aime pas ce genre habituellement. Mais l’auteur a eu la décence de ne pas rentrer dans les détails. Il survole les actes, les imaginer nous est bien suffisant, nul besoin de ressentir toutes les monstruosités. Celles-ci se devinent. Et malgré une écriture saccadée, au fond, c’est assez poétique. Aucune vulgarité. Et l’auteur gagne son pari. Le lecteur s’attache à Duke, comprend que lorsqu’on a vécu l’intolérable, l’insupportable, il est difficile d’en réchapper. Lorsqu’on apprend ce que de Duke a fait, on ne cautionne pas, bien évidemment, mais on a de la peine pour lui.
A ma grande surprise, c’est un livre que j’ai fortement apprécié, malgré une plume à laquelle je n’ai guère accroché. Mais je comprends le choix de l’auteur qui a fait un pari risqué. Mais il a réussi, son texte devient envoûtant !
Mes challenges
Cette lecture m’a donc permis de valider la catégorie du challenge annuel. Lire un livre qui a reçu le prix Première RTBF.
Elle m’a également permis de valider la catégorie du challenge saisonnier. Auteur dont le nom se termine par un E.
Je ne connais pas ce livre et je ne suis pas trop tenté…