Résumé
« Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider.
Je n’avais pas le choix.
C’était un ordre.
J’étais fier.
Mais j’avais peur aussi…
À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet. »
Mon ressenti
Je réalise après la lecture de ce texte qu’il m’est difficile de donner un avis tranché. Profession du père est un texte qui nous plonge dans la folie quotidienne d’un père de famille. Un père qui croit avoir une mission : tuer Charles de Gaulle. Il pense faire partie d’un groupe activiste militantiste : l’OAS. Il va entraîner son fils, Emile, avec lui. Son fils, qui entend le discours de son père depuis son plus jeune âge et qui n’a jamais douté de ses paroles. Son fils, qui se retrouve à enroler un camarade pour combattre à ses côtés. Profession du père est un texte fort, original et parfois angoissant.
La plume de l’auteur est saisissante, percutante. Il faut un certain temps au lecteur pour dénouer le vrai du faux, même si cela semble d’une évidence arrivé à la fin du texte. Mais de nombreux indices sont disséminés au fil du texte, notamment Ted, le parrain américain dont on entend parler du début à la fin sans jamais le voir. Ou encore le véritable métier de ce père, dont on ignore finalement tout. Il a beau s’inventer diverses professions, on ne sait pas vraiment ce qu’il fait de ses journées, on ignore quel est son véritable travail.
Malgré une écriture d’une incroyable justesse, ce texte est trop violent pour moi. La violence est partout, et surtout elle est présente au sein de la famille. Ce père complètement fou frappe son fils, le tabasse, et l’entraîne avec lui au plus profond de sa haine envers de Gaulle. Sa haine, on ne la comprend pas vraiment. Elle est là, il faut tuer de Gaulle. Un point c’est tout. La violence est physique mais aussi morale. Emile subit cette violence de plein fouet, et pourtant, à la fin, une lumière jaillit. Emile a grandi, il s’est marié, a mûri et sa femme lui a ouvert les yeux sur sa famille. Un mince espoir qui montre que tout est possible.
Je relirai très certainement Sorj Chalandon. Son écriture est intense mais ce roman était trop noir, trop sombre à mon goût.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 54 du challenge annuel. Livre qui contient une biographie de l’auteur.
Elle m’a également permis de valider la catégorie 8 du challenge saisonnier. Titre qui contient les lettres POISSON.
Je ne sais pas si je lirai un jour ce livre. Il me semble avoir lu « Le 4e mur » et ne pas avoir aimé, je l’ai même peut-être abandonné, je ne sais plus. Je ne me suis plus vraiment intéressé à cet auteur…