Résumé
Pour que chantent les montagnes. Depuis leur refuge dans les montagnes, la petite Hương et sa grandmère Diệu Lan regardent Hà Nội brûler sous le feu des bombardiers américains. Une semaine plus tard, Hương découvre les décombres qui ont remplacé sa maison : la guerre, l’ ombre qui a emmené ses parents et ses oncles dans les forêts du Sud, vient de faire une entrée brutale dans sa vie.
Pourtant, malgré la destruction, le quotidien reprend son cours dans la capitale. Des colonnes de fumée s’ élèvent tous les soirs des abris de fortune, les éclats de rire des enfants résonnent et, peu à peu, les vétérans reviennent du front. Mais, derrière la joie des retrouvailles, Hương entrevoit déjà les sombres souvenirs qui pourraient déchirer sa famille comme les souffrances déchirent sa patrie depuis des décennies…
Mon ressenti
Nguyễn Phan Quế Mai nous offre ici une saga familiale, au travers du regard de deux femmes. La grand-mère Diêu Lan et sa petite-fille Hương, surnommée Goyave. Le récit alterne entre passé et présent. Nous y découvrons ainsi le quotidien bouleversé de cette famille par la guerre du Vietnam.
Ce roman m’a ouvert les yeux sur une histoire que je connaissais mal : le Vietnam vu de l’intérieur, vu par ceux qui l’ont vécu. Pas par les manuels scolaires, pas par les récits occidentaux. Mais par une famille vietnamienne brisée, déplacée, laminée par la colonisation, la guerre, la réforme agraire et les divisions internes. Le Vietnam déchiré entre le Nord (soutenu par les communistes) et le Sud (soutenu par les USA).
La force de Dieu Lan, la grand-mère, est bouleversante. Elle traverse de nombreuses épreuves, dont celle de la fuite avec ses 5 enfants qu’elle doit laisser à des inconnus pour survivre jusqu’à Ha Noi. J’ai été touchée par Hương, sa petite fille, qui incarne cette génération née après les drames mais façonnée par leurs traces invisibles. Et j’ai admiré la façon dont ce roman rappelle à quel point l’histoire individuelle peut incarner l’histoire d’un peuple entier.
La plume est précise, évocatrice. Elle donne à voir des scènes d’une intensité rare. La fuite à travers les rizières, la faim, les bombardements, les séparations, les silences, les lettres jamais reçues. Mais aussi les instants de grâce : un repas partagé, une main tendue, un oiseau sculpté, un bijou retrouvé. Les chapitres sont longs mais jamais ennuyeux, les pages se tournent toutes seules, avec le besoin de connaître la suite.
Pour que chantent les montagnes est un roman que j’ai savouré. Un roman qui m’a appris un pan de l’histoire que je ne connaissais qu’au travers de son nom, la Guerre du Vietnam. Un roman bouleversant qui m’a frappée en plein cœur.

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Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge annuel Vivre Livres. Personnage principal déménage.