Chine, XIXe siècle.
Aux premières lueurs de l’aube, Petite Fleur apprend consciencieusement à bander ses pieds d’enfant, ses lotus d’or. Elle supporte la douleur car elle sait qu’ils sont symbole de vertu et son seul espoir de faire un jour un mariage respectable. Mais à la mort de son père, sa mère la vend à la riche famille Fong.
Réduite au rang de dame de compagnie, Petite Fleur doit désormais se frayer un chemin dans un monde dont elle ignore tout et voit ses rêves de mariage disparaître quand Linjing, la petite fille gâtée pour qui elle travaille, l’oblige à débander ses pieds. Malgré le chagrin et la rancoeur, Petite Fleur sait que son destin est lié à celui de Linjing.
Et, le jour où un scandale frappe la famille Fong, les vies des deux jeunes filles sombrent dans le chaos…

Mais quel livre ! En écoutant ce livre audio, j’ai plongé au coeur d’une fresque historique étonnante. Je me suis alors retrouvée à une époque où l’élégance se mesure à la taille des pieds et où l’honneur d’une famille repose sur des coutumes cruelles.

Petite Fleur vient d’une famille modeste. Elle voit son avenir scellé dès son plus jeune âge : sa mère lui bande les pieds pour avoir ce qu’on appelait alors des Lotus d’or, une pratique douloureuse qui doit lui assurer un mariage honorable. Mais au lieu d’un avenir prometteur, c’est l’asservissement qui l’attend. Vendue par sa mère à la riche famille Fong, elle devient alors muizai. Une servante au service de Linjing, la fille capricieuse de la maison. Entre jalousies mesquines, humiliations et espoirs brisés, les deux jeunes filles vont devoir évoluer côte à côte.

Jane Yang livre ici une fresque historique dans laquelle chaque détail vient nourrir un récit profondément humain. La souffrance des pieds bandés, le poids des traditions maritales, l’oppression des femmes au sein d’une hiérarchie implacable… Tout est décrit avec une justesse implacable. Mais au-delà du drame, c’est la force de Petite Fleur qui m’a touchée. Obstinée, intelligente, elle refuse de se laisser écraser par le sort qui lui est imposé. Cette jeune fille a donc une force de caractère qui impose le respect.

Le roman alterne entre la voix de Petite Fleur et celle de Linjing. Ainsi le lecteur a le point de vue de chacun des deux personnages et comprend alors les subtilités de leur relation très particulière. Si l’une subit l’injustice, l’autre doit aussi composer avec des attentes familiales qui l’étouffent. Peu à peu, la relation entre les deux jeunes filles se transforme. Un lien les unit entre la rivalité et la nécessité de s’allier l’une à l’autre.

L’écriture de Jane Yang est immersive et très délicate. J’ai dévoré ce roman audio, pour lequel la lectrice a prêté sa voix avec beaucoup de subtilité. Il ne doit pas être évident de prendre la voix de petites filles. L’histoire en elle-même est passionnante et m’a fait plonger dans un univers historique fascinant.

Les lotus d’or est une lecture dont je me souviendrai longtemps. Si vous cherchez un roman historique sur la Chine impériale, je vous le conseille. C’est un coup de coeur pour moi !

Note : 5 sur 5.

Une immense merci aux Editions Thélème et à NetGalley pour ce Service de Presse.

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge annuel La tête dans les livres. Couverture avec un visage dont on ne voit qu’un oeil.

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