Et si les chats disparaissaient du monde _ Genki Kawamura

A 30 ans, le narrateur de ce livre apprend par son médecin qu’il est condamné. Il ne lui reste plus que quelques semaines à vivre. Aussi lorsque le Diable, cet étonnant visiteur en short, lui propose un marché, n’hésite-t-il pas longtemps. Les clauses du contrat ? Effacer, à chaque jour que Dieu fait, une chose de la surface de la Terre lui vaudra vingt-quatre heures de vie supplémentaires… Les téléphones, les montres : jusqu’ici, c’est à qui perd gagne… Mais lorsque le Diable lui propose de supprimer les chats, sa vie va basculer une deuxième fois…

Le narrateur, qui reste anonyme à nos yeux, écrit une lettre pour expliquer les événements auxquels il a été confronté la semaine précédente. Alors qu’il vient d’apprendre qu’il ne lui restait que quelques semaines à vivre, le diable fait irruption dans son salon. Il a un contrat à lui proposer. Chaque jour Aloha (c’est ainsi que le narrateur surnomme le diable) lui proposera d’effacer un objet de la Terre en échange d’un jour de plus en vie. Le narrateur est alors confronté à un dilemme. Ainsi, lorsqu’on lui propose de supprimer les téléphones, il doit bien réfléchir aux conséquences de cette disparition. Ce n’est pas une décision que l’on peut prendre à la légère ! Aussi, le dilemme devient infernal lorsque le diable lui propose de supprimer les … chats !

Contrairement à d’autres romans du même genre de la littérature japonaise, ce roman n’est pas contemplatif. On ne peut donc reprocher à l’auteur de prendre son temps. Au contraire, j’ai trouvé par moment qu’il survolait certains détails. Ainsi, lorsque les téléphones disparaissent du jour au lendemain, l’auteur ne passe que brièvement sur ce que ça change pour notre narrateur. Mais aucune analyse des conséquences de cette disparition sur le reste du monde. Je dois bien avouer que cela m’a un peu frustrée car ce texte est une sorte de conte philosophique et il aurait été intéressant de voir comment le monde aurait réagi, se serait adapté à cette disparition. C’est encore plus flagrant pour la disparition des montres. Du jour au lendemain plus personne n’a de repère temporel à disposition. Même l’heure sur les ordinateurs a disparu. Mais cela ne semble pas avoir d’effet sur le monde. Uniquement sur notre narrateur. On pourrait donc se demander s’il n’est pas seulement en train de rêver.

Même si j’ai globalement apprécié ma lecture, je suis restée sur ma faim. Le texte est drôle, intéressant et très agréable à lire. Mais la partie annoncée dans le titre qu’on attend impatiemment est beaucoup trop survolée à mon goût. J’ai apprécié les dialogues que le narrateur a avec son chat, dont le langage est très châtié. Dans ce roman, on ressent l’importance que les chats ont dans la culture japonaise. Ce ne sont pas des animaux utiles et pourtant ils semblent si indispensables à nos vies.

Enfin, dans ce court roman nous retrouvons le thème de la mort qui est un thème assez récurrent chez les auteurs japonais, et notamment chez cet auteur. N’oublie pas les fleurs abordait déjà le thème de la maladie et de la fin de vie. Et c’est plutôt la rétrospective du personnage principal qui est intéressante que la réflexion même sur la disparition des chats. D’ailleurs, il est bon de noter que ce roman a d’abord eu pour titre Deux milliards de battements de coeur. Je trouve le nouveau titre mensonger et amène le lecteur à attendre quelque chose de différent de ce roman. Qui sait si je n’aurais pas pris plus de plaisir si le titre avait été différent ?

C’est donc un avis en demi-teinte. Je m’attendais certainement à autre chose. Pourtant le roman n’est pas mauvais, loin de là !

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge annuel La tête dans les livres. Livre dans lequel il est question d’un chat.

1 commentaire

  1. Je ne connais pas, mais d’après ce que tu dis, ce roman n’est pas suffisamment travaillé.

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