Céleste, la fille de Perline _ Jeanne-Marie Sauvage-Avit

Résumé

Saint-Étienne, 1945. À la Libération, Céleste, la fille de Perline, a vingt ans. Alors que les scènes d’épuration se multiplient partout en France, sa vie bascule brutalement dans l’horreur lorsqu’elle est accusée à tort de lien avec l’occupant. Incapable de reprendre une vie normale auprès des siens, elle part s’installer à Lyon où elle fait bientôt la connaissance d’Alexander, un jeune GI.
Par amour pour lui, elle deviendra une  » épouse américaine « , une de ces femmes qui vont traverser seule l’Atlantique vers une nouvelle famille, tandis que leurs maris continuent leur progression à travers l’Europe. Mais Céleste peut-elle devenir l’épouse soumise qu’on attend d’elle dans l’Illinois puritain des années quarante ? La fille de Perline aspire davantage à une vie de femme libre, selon le chemin tracé pour elle par sa mère…

Mon ressenti

1944. Céleste, la fille de Perline (à découvrir dans un précédent tome), est accusée d’avoir fricoté avec les allemands. Elle est sur le point d’être tondue juste avant d’être sauvée par son oncle Mathias, un maquisard. Humiliée par cette expérience, elle n’ose pas revenir dans son village et part à Lyon. Elle y fait la connaissance d’un soldat américain blessé, l’épouse et part vivre dans sa famille alors que lui-même est encore sur le front. C’est sa vie aux Etats-Unis, dans une famille puritaine et paysanne, que nous suivons dans ce roman.

J’ai beaucoup apprécié ma lecture. La plume de l’autrice est fluide et très agréable. Ainsi, suivre les aventures de Céleste se fait avec beaucoup de plaisir. Pourtant, sa vie n’est pas simple. Elle doit s’intégrer dans une famille où la femme n’a aucune place sauf celle d’être dans la cuisine et soumise à son mari. Une famille presbytérienne dans laquelle une femme mariée a des devoirs mais peu de droits. Alors qu’en France, sa famille est plutôt libre et progressiste. C’est un vrai choc des cultures pour elle. Mais elle a bon espoir de réussir à les faire changer, ne serait-ce qu’un tout petit peu.

Les lois, les religions, quelles qu’elles soient ont été faites par des hommes et pour les hommes. Depuis des siècles, les femmes n’ont qu’un seul et unique rôle à jouer, tenir la maison de celui qui vit à leur côté. Vos droits, on les reconnaîtra. Mais vos valeurs, vos compétences, qui les reconnaîtra si vous restez derrière les fourneaux ?

Céleste, la fille de Perline

Céleste est une femme au caractère fort qui ne se laissera pas faire. Mais réussira-t-elle à s’imposer ? Tous les personnages féminins de sa famille sont d’ailleurs des personnages qui ont réussi à imposer leurs idées. Elles ont toutes réussi à s’émanciper des hommes. La grande guerre les a aidées à se détacher de leur rôle de femme au foyer, mais cela restait encore assez rare pour l’époque. Ainsi, la grand-mère de Céleste a pignon sur rue en tant que couturière et sa mère dirige une usine de textile. Céleste a donc des modèles sur lesquelles elle peut se reposer.

En parallèle, nous suivons aussi Claire, sa cousine, qui de son côté ne souhaite pas poursuivre ses études mais devenir paysanne malgré le désarroi de sa famille. Elles qui se sont battues pour que les femmes de leur famille puisse s’élever ont du mal à comprendre ce choix. Mais Claire a de qui tenir niveau caractère et imposera son choix. Et si elle doit se marier, ce sera avec un homme qui aime la terre autant qu’elle l’aime.

Même si j’ai beaucoup aimé ce roman, j’ai cependant quelques regrets. Tout d’abord, il y a eu une période creuse durant laquelle je me suis plus ennuyée, vers la fin du roman, lorsque Céleste revient en France. Même si j’ai bien compris où voulait en venir l’autrice, ce n’est pas le passage que j’ai le plus apprécié. De plus, le roman est assez court et certains passages sont survolés tandis que d’autres sont trop développés. Ainsi, j’aurais aimé en savoir plus sur la vie de Céleste aux Etats-Unis. Il y a notamment un passage dans lequel Céleste défend un homme noir, employé de sa belle famille, qui laisse penser que sa relation avec sa belle-mère va évoluer. Mais plus jamais on ne fait référence à cet épisode par la suite.

C’est donc une lecture très agréable mais sans que ce ne soit un coup de cœur. La vision féministe et progressiste du roman est vraiment ce qui m’a fait apprécier ce livre.

Note : 3.5 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge annuel Vivre Livres. Titre qui contient un signe de ponctuation.

1 commentaire

  1. Je ne connais aucun des livres que tu présentes ces jours-ci, mais bon, ils n’ont pas l’air exceptionnels…

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