Résumé
« Il faut que vous gardiez votre calme et que vous m’écoutiez très attentivement. Il faut que vous procédiez exactement comme je l’ai fait. Vous devez prendre note de toutes les règles et vous avez l’obligation de vous y tenir. Si vous violez une seule de ces règles ou appelez la police, cela retombera sur vous et cela retombera sur moi. Votre fille sera tuée et mon fils sera tué. Alors notez bien tout ce que je vais vous dire. »
À l’autre bout du fil, une voix inconnue annonce à Rachel qu’elle a kidnappé sa fille. Pour qu’elle soit libérée, Rachel doit enlever l’enfant de quelqu’un d’autre.Car son enfant ne sera relâchée que quand les parents de sa cible auront à leur tour enlevé un enfant et transmis les mêmes ordres. Chacun devient victime, ravisseur, criminel. Voilà comment fonctionne et se perpétue la Chaîne indéfiniment.
Mon ressenti
Je suis globalement mitigée par cette lecture. Pourtant, j’ai apprécié ce roman. Je l’ai apprécié pour son idée originale. Je l’ai aimé pour ses personnages. En revanche, je n’ai pas apprécié le caractère bien trop irréaliste de toute l’histoire.
Enlèvements à la chaîne
Rachel apprend que sa fille a été kidnappée. Mais pour que celle-ci soit libérée, une rançon ne sera pas suffisante. « Ce n’est pas l’argent qui compte, c’est la chaîne ». En effet, la voix au bout du fil qui manipule tout ce petit monde se fiche de l’argent (enfin, pas tant que ça, mais on l’apprend assez tardivement). Elle veut seulement que sa machination perverse perdure. Elle demande à Rachel de kidnapper à son tour un enfant et la famille suivante devra à son tour payer une rançon et séquester un enfant pour que sa fille soit libérée. Bien évidemment, il est strictement interdit de contacter la police, et les victimes devront être choisies avec beaucoup de soin. Il ne faut surtout pas qu’elles soient liées de près ou de loin à la police, à l’armée ou encore à des journalistes.
L’auteur s’est inspiré des méthodes des cartels mexicains qui prenaient des personnes en otage et ne les libéraient que si une personne prenait sa place, bien souvent une personne de la famille de la victime qui se proposait pour se substituer à l’otage. Il s’est également inspiré du système de chaîne qui vous prédit que le malheur s’abattra sur vous si vous ne la perpétuez pas. Il nous précise d’ailleurs que les irlandais sont très superstitieux avec ces chaînes Son anecdote en fin de livre est plutôt marrante.
Une chaîne coupée en deux
Le sujet est donc intéressant. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’il n’y a quasiment pas de violence dans ce roman, sauf à la fin lorsque « la chaîne » est sur le point d’être démantelée. C’est vraiment un point fort du livre. Tout réside dans l’angoisse psychologique, mais les protagonistes ne sont pas violents physiquement. Il n’y a donc pas de sang, pas de détails morbides ou autres.
Le roman est partagé en deux parties. La première nous relate comment Rachel va à son tour kidnapper un enfant. On va ressentir toute l’angoisse liée à cette manoeuvre. Et la question qui se pose : que ferions-nous si nous étions à sa place ? Deviendrons-nous à notre tour des preneurs d’otage ? C’est la partie qui a su me tenir en haleine.
La deuxième partie quant à elle retrace le passé de deux frères et soeurs, dont on devine aisément qu’ils sont au coeur de cette chaîne. Et nous retrouvons toujours Rachel qui décide, une fois sa fille libérée, de tenter le tout pour le tout. Retrouver qui se trouve derrière cette chaîne afin de la briser et que plus personne ne soit touché par cette folie.
Un manque de crédibilité
Le gros souci de ce livre est sa crédibilité. Comment une telle chaîne pourrait-elle se mettre réellement en place ? Comment une simple personne peut-elle espionner à distance tous les faits et gestes de tous les maillons de la chaîne ? Car, cette personne est Big brother en personne. En quelques jours, elle a pu installer des mouchards dans tous vos ordinateurs et dans ceux des futures victimes. C’est vraiment trop tiré par les cheveux.
Et surtout, comment une telle chaîne aurait pu perdurer aussi longtemps (environ 6 ans) avec un enlèvement une fois par semaine ? Comment s’imaginer qu’aucun parent ne chercherait à prévenir la police ? Mëme pas un seul ? Quand bien même la personne serait tuée, la police aurait alors un pied dans l’enquête. Mais ici, pas de police. Les gens en sont dissuadés avant même de composer le numéro. Ce manque de crédibilité nuit au livre et à l’idée qui n’était pas trop mauvaise.
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Enfin, la conclusion est plutôt baclée. Lorsque l’ex mari de Rachel arrive avec sa nouvelle conquête on comprend trop rapidement que cette femme est liée d’une façon ou d’une autre à la chaîne. Et à partir de ce moment, on sait presque comment va terminer l’histoire. C’est bien dommage et encore une fois c’est peu crédible. Pourquoi cette personne viendrait mettre son anonymat en danger en se rapprochant d’une ancienne victime ?
Voilà pour quelle raison mon bilan est mitigé. Si l’histoire s’était plutôt basée sur une enquête, un parent qui se rebelle contre ce système et qui contacte un agent fédéral, je pense que ce livre m’aurait vraiment plu.
La chaîne est lu dans le cadre du prix des lecteurs 2021 et dans le cadre d’une lecture commune sur Instagram.
Petite mention spéciale pour les références à Lovecraft qui sont parsemées dans le livre (Miskatonic, Innsmouth …) et l’anecdote sur le chapitre 77. Un livre devrait s’arrêter au chapitre 77, selon un des personnages, mathématicien. Et bien évidemment, la chaîne contient exactement 77 chapitres. Des petits clins d’oeil de la sorte me plaisent beaucoup !
Je pensais ne pas connaitre, mais si, j’ai déjà vu passer ce roman. Le sujet m’intéressait, mais maintenant, je n’ai plus trop envie de le lire…
Beaucoup de scènes sont quand même peu crédibles dans les thrillers, non?
Je lirai d’autres avis pour voir…