Résumé
Les mal-aimés
1884, aux confins des Cévennes. Une maison d’éducation surveillée ferme ses portes et des adolescents décharnés quittent le lieu sous le regard des paysans qui furent leurs geôliers.
Quand, dix-sept ans plus tard, sur cette terre reculée et oubliée de tous, une succession d’événements étranges se produit, chacun se met d’abord à soupçonner son voisin. On s’accuse mutuellement du troupeau de chèvres décimé par la maladie, des meules de foin en feu, des morts qui bientôt s’égrènent….Jusqu’à cette rumeur, qui se répand comme une traînée de poudre : »ce sont les enfants qui reviennent. » Comme si le bâtiment tant redouté continuait de hanter les mémoires.
Porté par une écriture hypnotique, le roman de Jean-Christophe Tixier, portrait implacable d’une communauté rongée par les non-dits, donne à voir plus qu’il ne raconte l’horreur des bagnes pour enfants qui furent autant de taches de honte dans l’Histoire du XXe siècle.
Mon ressenti
J’ai lu Les mal-aimés dans le cadre du prix des lecteurs 2021. Il est considéré comme étant dans la catégorie polar/thriller. Or, mon premier constat c’est qu’il n’entre dans aucune de ces deux catégories. C’est plutôt un roman noir. Nous nous retrouvons dans les Cévennes il y a un peu plus d’un siècle. Cela fait dix-sept ans qu’un bagne pour enfants a fermé ses portes et les quelques libérés portent en eux le traumatisme de ce qu’ils y ont vécu.
L’auteur a un talent d’écrivain, sans conteste. Il décrit avec un réalisme glaçant la vie quotidienne des paysans des Cévennes. Ivrognerie, inceste, viols, violence. Tout y est. Les mots sont puissants. Les images sont d’une noirceur absolue. Les portraits des personnages tels que le médecin ou l’instituteur dénotent une époque bien heureusement révolue. L’auteur ne nous épargne rien. Mais dans quel intérêt ? L’histoire ne semble nous mener nulle part. Ainsi, lorsque j’ai refermé le bouquin, l’unique remarque que je me suis faite est : Tout ça pour ça !
Il est fort dommage que malgré une écriture bien aiguisée, l’auteur n’ait pas su donner plus de sens, plus de contenu à son histoire. Son idée de commencer chaque chapitre par les registres d’écrous de ce bagne qui a réellement existé était originale. Mais celle-ci n’apporte rien à l’histoire sauf à nous rappeler honteusement l’existence de ce type d’établissements pour enfants.
Je suis donc plutôt déçue par ma lecture. D’autant plus déçue que l’auteur a une très belle plume. S’il s’essaie à un autre genre, je tenterai sûrement de nouveau ma chance avec lui.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider une catégorie du challenge hivernal. Un titre qui contient seulement un déterminant et un nom.
[…] catégorie. Ce n’est pas un policier, ce n’est pas non plus un thriller. Tout comme Les mal-aimés, on peut plutôt lui trouver une place au rayon roman noir. Et pourtant, au contraire du roman […]