Résumé
A la recherche d’Alice Love
Il a suffi d’une chute de quelques secondes pour qu’Alice Love efface dix années de sa vie : lorsqu’elle se relève, avec une grosse bosse sur la tête, Alice est convaincue d’avoir vingt-neuf ans, d’être enceinte de son premier enfant, au comble du bonheur avec son mari, Nick, dont elle est folle amoureuse.
Or, Alice a trente-neuf ans, trois enfants et s’apprête à divorcer.
Que s’est-il passé ? Comment a-t-elle pu devenir cette femme autoritaire et obsédée par le sport (elle déteste ça !) ? Comment elle et Nick, son amour de toujours, en sont-ils arrivés là ? Pourquoi est-elle en froid avec sa sœur adorée ? En s’efforçant de reconstituer le puzzle de cette décennie oubliée, Alice découvrira si son amnésie est une malédiction ou une bénédiction…
Mon ressenti
Trop de points de vue
L’écriture de ce roman est plutôt simple et fluide. Ce qui en fait son originalité, en dehors de son thème, est l’alternance de différents points de vue. Nous avons tout d’abord le point de vue d’un narrateur extérieur, qui nous relate l’expérience d’Alice. Ensuite, nous avons le point de vue d’Elizabeth, la sœur d’Alice. Il est présenté sous la forme d’un journal intime que son psychiatre lui a conseillé d’écrire. Puis, nous avons la vision de Frannie, la grand-mère d’adoption d’Alice, sous la forme d’un blog personnel. Et enfin, l’auteure nous propose le point de vue d’Alice elle-même, sous la forme de ses pensées. Alors que ça aurait pu être une bonne idée, le lecteur finit par se perdre parmi toutes ces possibilités. A mon avis, il aurait fallu que ces points de vue soient plus structurés, peut-être par chapitres. A lieu de ça, les différentes visions nous sont proposées les unes au milieu des autres. On passe du journal d’Elizabeth, au blog de Frannie sans aucune transition.
Au travers de chacun de ces points de vue, nous découvrons d’autres intrigues autour des personnages d’Elizabeth et de Frannie. La sœur d’Alice tente de fonder une famille en vain depuis une décennie. Frannie, quant à elle, nous explique que dans son village sénior, un homme qu’elle nomme X semble vouloir l’enquiquiner. On devine plutôt vite que ce monsieur X n’est pas insensible à Frannie. Ces différentes intrigues, quoique très intéressantes concernant Elizabeth et ses problèmes de fertilité, n’apportent rien de spécial à l’histoire d’Alice.
Une vie stéréotypée
Lorsqu’Alice comprend qu’elle a perdu la mémoire et les souvenirs des dix dernières années, il va lui falloir réapprendre sa vie. Elle découvre alors qu’elle est en plein divorce, qu’elle a trois enfants dont elle ne connaît même pas les prénoms. Elle se découvre ultra sportive, dynamique. Femme au foyer à l’américaine, qui s’investit corps et âmes dans la scolarité de ses enfants, dans l’association de parents d’élèves. Elle passe son temps entre course à pied, et cours de gym alors qu’elle n’avait jamais enfilé de jogging auparavant. On imagine très bien Linette de la série Desperate Housewives. Mais, c’est justement ce que je reproche à ce roman. Cette vision de la femme est bien trop stéréotypée, même si la perte de mémoire est justement le moyen pour Alice de remettre en question son mode de vie.
Une introspection sur sa vie
Malgré ces défauts, le livre se lit tout de même facilement, et nous propose une bonne réflexion et une introspection sur notre vie. Enfin, sur celle d’Alice. En perdant dix ans de sa vie, elle va chercher à comprendre comment elle en est arrivée à divorcer de l’homme de sa vie, qui semble désormais la détester. Pourquoi sa sœur semble-t-elle fâchée contre elle ? C’est alors l’occasion pour elle de remettre en question certaines de ses décisions, certains de ses actes qui l’ont menée.
Cependant, à la fin du livre, lorsqu’elle finit par retrouver la mémoire c’est comme si elle avait déjà oublié ce qu’elle venait de vivre. Elle comprend alors pourquoi elle divorce, et cette raison semble si puérile. On aurait pu penser qu’elle remettrait ce divorce en question. Même si son personnage a évolué (notamment sur la question de la garde des enfants, sur laquelle l’ ‘ancienne Alice était intransigeante), elle semble malgré tout oublier toutes ses réflexions et remises en cause.
Malgré de nombreux défauts, c’est un livre qui se lit plutôt facilement mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Mes challenges
Cette lecture m’a tout d’abord permis de valider la dernière catégorie du challenge littéraire d’automne. Un titre qui commence par A et se termine par E.
Elle m’a également permis de valider la catégorie 42 du challenge annuel proposé par Linda. Un livre dont le premier chapitre commence à la page 11.