Résumé
Les filles des autres
À 13 ans, Julie Whitaker a été kidnappée dans sa chambre au beau milieu de la nuit, sous les yeux de sa petite soeur. Dévastée, la famille a réussi à rester soudée, oscillant entre espoir, colère et détresse. Or, un soir, huit ans plus tard, voilà qu’une jeune femme pâle et amaigrie se présente à la porte : c’est Julie.
Passé la surprise et l’émotion, tout le monde voudrait se réjouir et rattraper enfin le temps perdu. Mais Anna, la mère, est très vite assaillie de doutes. Aussi, lorsqu’un ex-inspecteur la contacte, elle se lance dans une tortueuse recherche de la vérité – n’osant s’avouer combien elle aimerait que cette jeune fille soit réellement la sienne…
Mon ressenti
Un manque d’empathie
Alors qu’après huit ans, Julie, kidnappée, réapparait, on pourrait penser qu’on va éprouver de l’empathie pour ce personnage. Mais ce n’est pas le cas. L’auteur cherche à nous faire croire que cette fille n’est pas Julie, que c’est une usurpatrice. Par conséquent, il est bien difficile d’apprécier ce personnage, pourtant central.
Ainsi, Julie apparaît également sous les traits de Charlotte, Esther, Starr, Gretchen et bien d’autres. Et ces filles nous sont décrites comme des manipulatrices et des menteuses. L’auteur a fait le choix de nous dévoiler la réelle identité de Julie qu’à la fin du livre, pour garder le suspens j’imagine. Mais à mon avis, c’était trop tard. J’aurais dû ressentir de la sympathie à l’égard de ce personnage, après tout ce qui lui est arrivé. J’aurais dû avoir pitié d’elle. Mais l’effet a été à l’inverse. Voulant trop nous manipuler, l’auteur n’a pas réussi à me faire apprécier son personnage.
La seule personne pour qui on éprouve réellement de l’empathie c’est Tom, le père de Julie. Un homme patient, fort, qui aura tout fait pour tenter de retrouver sa fille. Même Anna, narratrice et mère de Julie, me semble parfois antipathique. Elle aime sa fille, à n’en pas douter. Mais la manière dont elle a rejetté la faute sur sa deuxième fille, Jane, la manière dont elle traite son mari. Peu d’éléments nous poussent à l’apprécier. Sauf à la fin du roman lorsqu’on réalise qu’en tant que mère, elle est prête à tout pour sauver sa fille des griffes de son tortionnaire.
Des longueurs
Alors que je devorais les premières pages du roman, j’ai rapidement constaté que celui-ci comportait beaucoup trop de longueurs, de passages inutiles. A croire qu’il fallait combler le vide pour qu’il y ait suffisamment de pages. Il y a aussi beaucoup de redites. Comme Julie représente toutes ces filles différentes, et que certains chapitres sont consacrées à chacune de ces filles, l’auteur ressasse les événements, se répète et ça en devient lassant.
De même, la structure du roman est perturbante. Nous devons jongler entre différents types de chapitres. Ceux où la mère nous narre le retour de sa fille, puis ses doutes concernant son identité. Ceux qui concernent chaque identité de Julie. Et enfin, vers la fin, un chapitre consacré à l’histoire de Julie dans sa totalité. J’ai souvent eu le sentiment de m’embrouiller parmi tous ces personnages. Et ce chapitre, un des plus longs, qui nous explique ce qui est arrivé à Julie me semble mal amené. On aurait dû en comprendre la grande majorité à travers le roman, et il me semble que tout ceci arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.
Je suis donc très déçue par ce roman. L’idée était bonne, l’histoire aurait même pu être excellente si elle avait été écrite différemment. C’est bien dommage.
Mes challenges
Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 29 du challenge annuel, Un titre au milieu de la couverture.
J’ai également validé par la même occasion, le challenge mensuel, un livre dont le personnage s’appelle Julie.