En plein mois de décembre, une terrible tempête se déchaîne sur les Pyrénées. Sous la pluie battante, une jeune femme enceinte qui court à perdre haleine est percutée par une camionnette. Avant de mourir, elle murmure quelques mots en anglais :  » Save the others. « 
Qui est cette femme sans identité ? Que cherchait-elle à fuir ? Que signifie la marque étrange sur son épaule ? Et qui sont ces autres qu’il faudrait sauver ?
Les gendarmes Louise Caumont et Violaine Menou se lancent alors dans une enquête hors-norme. Au fil de leurs investigations se dessine la piste d’un trafic extrêmement organisé. Dès lors, les enquêtrices comprennent que l’horloge tourne pour d’autres femmes, sans doute prisonnières quelque part, et dont la vie ne tient plus qu’à un fil.

Dans Matrices, nous suivons deux enquêtrices, Louise et Violaine, qui cherchent à comprendre comment une femme enceinte jusqu’au cou a pu se retrouver sur la route en pleine tempête. Cette dernière s’est faite renverser par une camionnette et aurait dit « save the others » avant de mourir. C’est un impressionnant de trafic d’êtres humains qui va être petit à petit démantelé. Du Nigéria jusque dans les confins de l’Occitanie, l’autrice a imaginé un scénario des plus macabres, et qui malheureusement est certainement réel.

J’avais adoré Le cercle des mensonges de la même autrice. Encore une fois, Céline Denjean a su me bluffer par son talent. C’est vraiment une excellent autrice de roman policier. Nous alternons différents points de vue, ce qui donne une dimension vraiment immersive à l’intrigue. Ainsi, en parallèle de l’enquête, nous découvrons le parcours dramatique d’une jeune femme nigériane vendue à un médecin qui va la faire venir jusqu’en France. Vous vous en doutez, les desseins de ce médecin ne sont pas très éthiques. Nous nous penchons également sur un autre médecin, en France cette fois, qui fait partie intégrante d’un trafic de bébé. Et enfin, une famille riche et conservatrice qu’un scandale ne va pas tarder à éclabousser. En effet, le dernier né de la famille serait un bâtard.

Les rouages de l’intrigue sont impressionnants. Et ce qui fait froid dans le dos c’est que ce trafic d’êtres humains et plus précisément de bébés est très certainement inspiré de faits réels. Ce que j’ai aimé dans le roman Matrices c’est que Céline Denjean nous montre toutes les facettes de ce trafic. En passant par la personne qui est exploitée mais aussi par les personnes stériles qui font appel aux médecins pour avoir un bébé à tout prix. Cela nous amène également à nous interroger sur la question de la GPA. Celle-ci étant interdite en France, des trafics se mettent en place, d’autant plus que certaines familles sont prêtes à payer très cher pour avoir un bébé (aux USA, cela coûte au minimum 100 000 € de faire appel à une mère porteuse).

L’écriture de Céline Denjean est addictive. Les chapitres relativement courts donnent beaucoup de rythme à l’intrigue. Nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. J’ai apprécié également que l’autrice n’essaie pas de nous influencer sur la GPA. Elle nous offre différents points de vue sur la question laissant ainsi les lecteurs se faire leur propre opinion.

C’est encore un pari réussi pour Céline Denjean. Elle nous prouve avec Matrices qu’elle a tout d’une grande autrice de polar.

Note : 5 sur 5.

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Couverture avec de la neige.

Elle m’a également permis de valider la catégorie du challenge annuel Vivre Livres. Livre avec des remerciements.

1 commentaire

  1. J’espère la découvrir en 2024. J’en entend beaucoup parler et en bien !

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