Résumé
« Qui fait son miel sait manier le venin. » Le major de gendarmerie Dambérailh a été missionné pour remplacer temporairement le chef de la brigade de Montraguil, petite bourgade paisible de Dordogne. Enfin, paisible… On note quelque agitation autour d’une châtaigneraie mise en vente par un monastère voisin et que se disputent un apiculteur et un propriétaire cherchant à étendre un parc photovoltaïque.
L’affaire met en émoi l’association des chasseurs qui s’inquiète de voir disparaître un important territoire de chasse. Pour l’apiculteur, Pascal, et son associé, Hugo, qui ont monté Honey Box, une start-up de vente de miel par abonnement, l’acquisition de la parcelle est vitale pour pérenniser l’affaire et rembourser les dettes accumulées. Alors que les frères du monastère eux-mêmes montrent des signes de nervosité, une attaque mortelle d’abeilles va plonger Dambérailh dans la perplexité…avant qu’il s’aperçoive qu’il s’est fourré dans un sacré guêpier…
Mon ressenti
Un roman policier
Pour commencer, je trouve dommage que Calmann-Levy ne le précise pas sur sa couverture, mais Piqûres de Rappel est un roman policier, un vrai ! Nous avons bien évidemment un mort, un enquêteur et des suspects. Beaucoup de suspects. Il faut dire que le défunt était guère apprécié par ses pairs. Homme d’affaire sans scrupules, il n’hésitait pas à manipuler, menacer pour arriver à ses fins. Même sa propre mère ne semblait pas l’apprécier plus que cela.
Autant vous dire que sa mort n’a pas fait pleurer dans les chaumières. L’enquête s’avère donc difficile pour le major Dambérhail, d’autant plus que la mort d’Hugo paraît accidentelle. En effet, ce dernier est décédé des suites d’une attaque d’abeilles. Envenimation. Voilà la raison médicale de sa mort. Mais c’était sans compter sur Pascal, apiculteur et associé d’Hugo. Lorsqu’il visite sa ruche pour constater les dégâts (en piquant Hugo, de nombreuses abeilles auront péri), l’apiculteur remarque qu’une de ses ruches a des pieds neufs. Ils viennent juste d’être remplacés, et pas par lui. En observant plus attentivement, il ne peut alors arriver qu’à une seule conclusion : la ruche a été renversée. Hugo n’est pas mort par accident. C’est un meurtre.
Un rythme crescendo
L’autrice a fait le choix de nous présenter la victime. Ainsi, dès le début du roman nous faisons connaissance avec Hugo et toutes les personnes qui gravitent autour de lui. Apolonia, son épouse et Ozan, son fils. Pascal, son associé apiculteur et sa femme, Isabelle. Les moines, qui collaborent à la mise en pot du miel.
Agathe Portail prend son temps. Quelques chapitres se déroulent avant l’accident d’Hugo ce qui nous permet d’avoir déjà un petit aperçu des potentiels ennemis de la victime. Même si tout porte à croire qu’il s’agit d’un accident, l’autrice nous met dans la confidence et certains détails nous laissent comprendre ce qui se cache derrière ces abeilles tueuses.
Commence alors l’enquête, menée par le major Dembérhail. Il sera épaulé par Louvain. Et par sa tante Daphné, sorte de Miss Marple à la française. Interrogatoires, recherches medico-légales, suspicions. Nous avons donc affaire à une vraie enquête. Jalousie, secret de famille, conflit politique (Hugo étant turc et certains personnages arméniens), trafic de miel (et trafic de dents !), abus de confiance, escroquerie…. Nombreux sont les motifs qui auraient pu servir de mobile au coupable. En effet, Hugo était loin d’être un enfant de choeur. Et cela rend l’enquête du major bien plus compliquée qu’il n’y paraît.
Ainsi, le roman commence lentement par la présentation de tous les protagonistes. Puis, il accélère dès lors que le major comprend qu’il est face à un meurtre. Enfin, pendant les dernieres pages, tout va à une vitesse folle. Les chapitres sont courts et concis. Le rythme est effrené.
Les personnages
Les personnages qui nous sont présentés dans cet ouvrage sont des personnes ordinaires. Pas d’enquêteur torturé, pas de psychopathe rigide. Nous sommes loin des policiers à la mode. Et tant mieux ! Les policiers tourmentés par leur passé sombre, on en trouve à la pelle chez les auteurs actuels (je pense à Sharko de Franck Thilliez, bien que j’adore ses romans, ou encore Tomar Khan de Niko Tackian). Ainsi, j’apprécie que l’autrice ait fait le pari d’opter pour des enquêteurs calmes et sans tourmente.
On pourrait alors craindre que les personnages soient trop lisses et ennuyants. Ce n’est pas le cas. Nous avons même affaire à certains spécimens, comme Daphné, la tante du Major. Cette dernière m’a bien fait rire avec ses remarques complètement déplacées. Elle débarque d’un coup, sans prévenir personne, vexée que son neveu ne l’ait pas embarqué avec lui dans son enquête. Ainsi, elle met les pieds dans le plat, elle touche des pièces à conviction sans protection et, par une simple chanson fredonnée, elle permettra au major d’avancer dans son enquête alors même qu’il piétinait.
Ce fut vraiment un réel plaisir que de découvrir la plume d’Agathe Portail. Une plume ni trop lourde, ni trop légère. Un grand merci aux éditions Calmann Levy et au compte Thebooktrotteuses sur Instagram, qui m’ont permis de participer à ce service presse voyageur*.
*Un service Presse voyageur est une idée de Thebooktrotteuses sur Instagram. Un éditeur lui confie un livre et 10 bookstagrammeur/euses seront tirés au sort pour lire ce livre, qui voyagera de lecteur en lecteur jusqu’à revenir chez l’auteur. En échange, nous devons écrire une chronique sur Instagram, écrire un petit mot sur les premières pages du livre et l’envoyer à la personne suivante. N’hésitez pas à vous abonner à sa page, nul besoin de tenir un blog pour pouvoir participer.
Oui, je confirme, c’est un bon roman policier, bien écrit avec une pointe d’humour noir (le traffic de dents en or) et des personnages bien campés. Les enquêteurs ne sont pas des super héros ou en psychanalyse pour se libérer d’un lourd passé qui les hantent comme dans certains romans actuels. Pas de côté morbide non plus ni de descriptions gore. Ce sont des policiers ordinaires qui font leur travail d’enquêteurs dans une petite ville de province ordinaire mais le crime, lui, n’est pas ordinaire !
J’ai passé un bon moment. J’en recommande la lecture.
Je me doutais que ce policier te plairait. Je suis contente qu’il t’ait plu.
[…] vraiment too much ! Je préfère toujours des enquêteurs droits dans leurs bottes comme le Major Dambéraihl d’Agathe […]
[…] 4 mots comme les 4 lettres du mois de MARS. Je lirai De la même veine, le dernier policier d’Agathe Portail. J’ai hâte, j’avais eu un vrai coup de coeur pour son roman précédent. […]
[…] Je souhaiterais lire De la même veine, le dernier roman d’Agathe Portail que j’ai reçu en service-presse sur NetGalley. J’avais adoré son roman précédent, Piqûres de rappel. […]