La maison des solitudes _ Constance Rivière

Résumé

La maison des solitudes

Une jeune femme veut rejoindre sa grand-mère qui vit ses dernières heures à l’hôpital, mais elle en est empêchée. Pour lutter contre cette inhumanité envahissante, elle remonte le fil de la vie. Les souvenirs peuplent sa solitude : la Maison familiale, la lumière chaude de l’enfance, les livres de contes, le marronnier aux branches basses comme des caresses… Et les étreintes de sa grand-mère, qui rayonne de vie.

Pourtant une ombre recouvre le tableau. Sa mère refuse de franchir le seuil de la Maison, le mutisme ne quitte pas un instant cette femme lunaire. « Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n’est pas là… »

Cette rengaine familière, il n’est plus temps de la fredonner lorsque, les années ayant passé, la mort frôle. Les heures, les minutes de vie sont comptées, la jeune femme ressent l’urgence de comprendre. Que s’est-il passé dans la Maison ?

Mon ressenti

Elisabeth apprend par sa mère que sa grand-mère est à l’hopital et vit ses derniers instants. Elle voudrait être à ses côtés mais le virus qui circule l’en empêche. Elle va alors rester dans le couloir, à se remémorer son enfance dans la maison de ses grands-parents que sa propre mère a toujours fui. Que s’est-il passé pour que sa mère refuse de voir la sienne ? Les souvenirs de la maison familiale sont nombreux et une porte reste close. La porte jaune, qui mène au grenier. Celui où sa mère s’était réfugiée avant de couper les ponts définitivement.

On comprend rapidement qu’on est en période covid. A aucun moment la maladie est citée mais on le devine facilement. Lorsque j’ai commencé le livre, je craignais que ce soit un livre sur la maladie pour faire vendre en cette période de pandémie. Ce n’est pas du tout le cas. La maladie n’a ici qu’une place secondaire, puisque ce sont les souvenirs d’Elisabeth qui font la force de cette histoire. Ses souvenirs et son attachement à sa grand-mère chez qui elle a passé toutes ses vacances durant son enfance.

Elisabeth est à la recherche de son passé pour se construire. Pourquoi sa mère a-t-elle coupé les ponts avec sa famille et pourquoi s’est-elle éloignée de sa propre fille ? Pourquoi sa grand-mère lui a-t-elle toujours refusé l’accès à ce fameux grenier ? Que s’y cachait-il donc ? Elisabeth voudrait pouvoir parler à sa grand-mère avant son dernier soupir afin de mettre un mot sur ses maux. Mais celle-ci ne lui laissera qu’un carnet. Le carnet qui lui dévoilera le fin mot de l’histoire.

Il est des mots qui ont besoin de temps, de douceur et de patience pour se dire, pour devenir parole, il faut respecter cela, trouver pour eux le bon chemin, mais ne pas renoncer, ils ne peuvent pas rester enfermés pour toujours, les mots prisonniers finissent par faire mal, à trop attendre ils s’agacent, ils attaquent les nerfs, les cellules, les os, ils détruisent pour se venger de leur geôlier…

La maison des solitudes, Constance Rivière

J’ai beaucoup aimé l’histoire en elle-même. L’autrice a su donner envie de tourner les pages afin de savoir ce qui se cachait derrière cette fameuse porte jaune. La plume de Constance Rivière est elle aussi très belle. Hormis quelques passages alourdis par des énumérations sans virgule, son écriture est envoûtante. C’est un roman très touchant écrit avec beaucoup de subtilité et de justesse.

La maison des solitudes est une très belle lecture. Je le recommande chaudement ! Un grand merci aux éditions Stock et à Version Fémina pour cet envoi. J’ai rarement été déçue par les livres proposés pour le Coup de coeur des lectrices.

Note : 4 sur 5.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 73 du challenge annuel proposé sur le groupe La tête dans les livres. Le personnage principal est enfant unique.

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