Jenna, grande hypocondriaque et amatrice d’agrumes rares, dévore Les Nouveaux Guérisseurs, une émission de télé-réalité en caméra cachée qui prétend libérer les participants de leurs peurs en s’infiltrant dans leur quotidien. L’expérience de Denis, agoraphobe-star de la saison en cours, apporte à Jenna espoir et réconfort. Lorsque son médecin lui annonce une grave maladie, elle devine qu’il est de mèche avec les Guérisseurs et se réjouit d’être à son tour sélectionnée pour la saison suivante. D’ailleurs ce Gabriel, gastronome fraîchement rencontré, a tout l’air d’un appât lancé par la production. Pour guérir, Jenna doit-elle se fier au séduisant programme qu’il lui a concocté ?

Jenna est hypocondriaque. Et pas qu’un peu. Elle est du genre à consulter son médecin quatre fois par semaine, à tout désinfecter et sa peur l’accompagne à chaque instant. Mais lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer de l’estomac, elle refuse d’y croire. Elle se persuade qu’elle participe à une émission de télé-réalité, Les Nouveaux Guérisseurs. Programme dans lequel les participants sont choisis et soignés sans le savoir. Et c’est alors que tout bascule. Jenna se persuade d’un scénario imaginaire pour fuir la réalité de sa maladie et le lecteur assiste, impuissant, à sa fuite en avant.

J’ai d’abord trouvé le concept vraiment original. J’ai aimé cette idée de jouer sur la frontière entre maladie réelle et imaginaire, sur fond de critique de la téléréalité et du culte du bien-être. C’est piquant, acide et souvent drôle. Jenna est un personnage auquel on s’attache car on ressent aisément son mal-être et la difficulté de vivre avec son hypocondrie au quotidien. Mais cela ne m’a pas suffi à vraiment apprécier le personnage qui est trop loufoque à mon goût. Peut-être parce que Jenna, dans sa folie douce, m’a plus fatiguée qu’émue.

Malgré tout, j’ai apprécié la tentative, la fraîcheur du style et cette façon de parler de nos obsessions contemporaines sans tomber dans le pathos. La plume de Laura Chomet est vive et acide. Son écriture, moderne, réussit à merveille à jongler entre ironie, lucidité et folie.

La pulpe et le jus est un roman audacieux, qui se lit vite et laisse un drôle de goût acidulé en bouche… quelque part entre le citron et le pamplemousse.

Note : 3.5 sur 5.

Et vous, comment réagiriez-vous si votre plus grande peur devenait soudain réelle ?

Un grand merci aux Editions Gallimard pour ce Service de Presse.

Si ce roman vous tente, vous pouvez le retrouver ici (lien affilié)

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