Pour qu’elle revienne _ Cynthia Kafka

Alors qu’elle somnole devant un reportage sur les petits villages de Corse, Margaux vacille. Elle est persuadée d’avoir reconnu le regard de sa mère, qu’elle n’a pas vue depuis 15 ans, et pour cause : celle-ci a, du jour au lendemain, disparu de sa vie, les abandonnant, son père, sa soeur et elle. A quelques jours de la date anniversaire de sa disparition, c’est un vrai choc pour Margaux. D’abord totalement fermée à l’idée de partir en Corse à sa recherche, elle finit par se laisser convaincre par son meilleur ami Timothée qui a déjà acheté leurs billets d’avion. La jeune femme espère comprendre la décision de sa mère mais au cours de ce voyage, de nombreuses questions ressurgissent, dont la plus importante ? : si elle retrouvait sa mère, que lui dirait-elle ?

À travers les yeux de Margaux, j’ai découvert une héroïne attachante. Elle a grandi avec un vide immense : celui laissé par une mère partie sans un mot, la veille de ses quinze ans. Depuis, elle vit dans un studio au fond du jardin familial, comme si elle n’avait jamais osé quitter le passé. Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est sa façon de se protéger derrière une façade solide, alors qu’elle est traversée par des doutes, des élans, des peurs. À ses côtés, il y a Timothée. Ah, Tim. L’ami fidèle, patient, drôle, doux… dont Margaux est amoureuse depuis l’adolescence.

L’intrigue démarre sur un coup de tonnerre : un visage entrevu à la télévision, une ressemblance troublante… Et soudain, tout redémarre. Margaux embarque Tim dans un road-trip vers la Corse, à la recherche de cette mère absente qui pourrait être cette mystérieuse artiste. J’ai adoré ce périple insulaire où les paysages sublimes du Cap Corse donnent envie de voyager. Les rencontres, les révélations, les remises en question… tout s’enchaîne avec justesse. Ce récit, c’est aussi celui d’un deuil sans cadavre et d’un espoir qu’on n’ose plus formuler.

Cynthia Kafka a cette plume qui fait du bien. Simple, vivante, touchante. Elle écrit comme on parle entre amis, avec beaucoup de tendresse. J’ai ri, j’ai eu les larmes aux yeux, parfois même les deux en même temps. Elle dose à merveille la mélancolie, l’humour, la pudeur. Si certains verront dans cette histoire une « lecture d’été », je dirais que c’est surtout une lecture de l’âme, de ces romans qui vous accompagnent un peu après la dernière page. Et si certains passages sont teintés de bons sentiments, c’est justement ce qui fait du bien. On en ressort avec un cœur un peu plus chaud.

Pour qu’elle revienne est un roman lumineux sur l’absence et le deuil. À lire d’une traite… ou à savourer lentement, comme un souvenir qui ne veut pas s’effacer.

Note : 5 sur 5.

Tu veux lire ce roman ? Tu peux l’acheter ici (lien affilié)

1 commentaire

  1. J’ai déjà vu passer ce livre et là, tu me donnes vraiment envie de le lire.

Laisser un commentaire