Encore 25 étés _ Stephan Schäfer

À la table de la cuisine d’une vieille ferme, deux personnes qui ne pourraient pas être plus différentes se rencontrent. Le narrateur de ce roman mène une vie pressée qu’il perçoit comme une interminable liste de choses à faire ; Karl, quant à lui, trie des pommes de terre jour après jour – et réfléchit. Lorsque Karl confronte son invité au fait qu’il lui reste environ 25 étés à vivre, ils entament tous deux une conversation sur les grandes questions de la vie : pourquoi passons-nous autant de temps à travailler plutôt qu’à nous occuper des personnes et des choses qui comptent vraiment pour nous ? Où trouvons-nous le courage de réaliser nos propres rêves ? Et pourquoi la vraie vie ne commence-t-elle souvent que lorsque nous réalisons que nous n’en avons qu’une ?

J’ignorais que ma to-do list intérieure pouvait fondre comme neige au soleil… jusqu’à ce que je fasse la connaissance de Karl. Enfin… c’est le narrateur qui le rencontre. Mais je me suis reconnue dans ce type surconnecté, insomniaque, stressé, qui confond efficacité et existence. En quelques pages, j’ai suivi sa rencontre improbable avec ce voisin paisible, cultivateur de pommes de terre et philosophe du quotidien. Leur amitié immédiate, un peu magique il faut bien l’avouer, est inattendue. Mais si une amitié pouvait changer notre regard sur le monde ?

Côté intrigue, inutile de chercher le rebondissement du siècle ou un retournement haletant. Ce n’est pas le but. On est ici dans le genre du conte moderne. Le roman déroule une série de conversations à mi-chemin entre souvenirs et leçons de vie. Mais ce qui pourrait sembler naïf fait aussi mouche : se reconnecter au présent, remettre à plat ce qui compte vraiment, se rappeler que la vie, la vraie, ne se résume pas à « gérer des priorités ». On connaît la chanson… mais on l’écoute rarement.

L’écriture est fluide, agréable, sans prétention, à l’image du message qu’elle porte. Certains passages m’ont touchée, d’autres m’ont laissée sur ma faim, mais dans l’ensemble, j’ai ressenti un vrai souffle de simplicité. Oui, les bons sentiments sont au rendez-vous, oui, on flirte parfois avec les clichés, mais ça fait du bien.

Encore 25 étés est un roman parfait pour déconnecter entre deux lectures plus immersives. Et vous, vous aimez ce genre de livre ?

Note : 3 sur 5.

Un grand merci aux Editions Acte Sud et Babelio pour cette Masse Critique.

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