Lu et approuvé _ Claudia Lux

Peyote Trip se la coule douce à la Direction des Achats d’Âmes, au cinquième étage de l’Enfer. Sa chef est démoniaque, la machine à café est en panne depuis une éternité et le Jägermeister est l’unique boisson alcoolisée autorisée… Peyote est cependant à deux doigts d’obtenir la promotion qu’il convoite depuis des millénaires pour sortir de là… Tout ce dont il a besoin, c’est qu’un cinquième membre de la famille Harrison accepte de lui vendre son âme et qu’il indique Lu et Approuvé.

Vous pensiez que l’enfer ressemblait à une gouffre brûlant, peuplé d’êtres maléfiques ? Oubliez tout. Dans Lu et approuvé, l’enfer ressemble plutôt à un open space déprimant, peuplé d’agents occupés à faire signer des contrats avec le diable. C’est là que travaille Peyote Trip, coincé au 5e étage du service des achats d’âmes. Et si tout se passe bien, il va réaliser un exploit : faire signer un cinquième membre de la même famille. Les Harrison.

Le roman alterne entre deux récits : d’un côté, l’univers complètement barré de l’enfer, traité avec beaucoup d’humour noir ; de l’autre, la vie de la famille Harrison, en apparence ordinaire. Silas, Lily, leurs enfants Mickey et Sean, et Ruth, la meilleure amie de Mickey, passent l’été dans leur maison du New Hampshire. Mais ce séjour idyllique cache de vieilles blessures. Des secrets refont surface, et le passé tragique lié à un meurtre inexpliqué menace l’équilibre de toute la famille. Les deux intrigues semblent d’abord très éloignées, mais elles finissent par se rejoindre dans une dernière partie efficace, mais peut-être un peu rapide.

J’ai trouvé ce premier roman franchement original. L’idée de départ est originale, et l’univers de l’enfer administratif est loufoque, parfois absurde, souvent drôle. Le duo Peyote et Cal fonctionne bien, même si l’autrice n’a pas forcément développé suffisamment certaines scènes. Du côté des Harrison, l’ambiance est plus classique, avec ses tensions familiales. Le rythme reste globalement fluide, la plume visuelle et pleine de second degré. J’ai juste regretté que le lien entre les deux récits reste un peu ténu et ne soit révélé qu’assez tardivement. Malgré cela, j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture décalée, qui fait sourire tout en posant quelques questions très humaines.

Lu et approuvé est un premier roman divertissant, étrange et original. J’ai passé un très bon moment, et j’aurais bien fait un tour en enfer.

Note : 4 sur 5.

Et vous, signeriez-vous un contrat avec l’enfer… juste pour changer de vie ?

Un énorme merci à la maison d’édition Rue Fromentin pour l’envoi de ce Service de Presse.

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