Pour ne rien regretter _ Henri Loevenbruck

À Providence, petite ville perdue dans le grand nulle part, une voix s’élève doucement au milieu du silence. Une voix différente. La voix de Véra.
Peu à peu, cette jeune fille écorchée va devenir un symbole de résistance face aux injustices du monde moderne.
À la force du cœur et par amour de sa terre, elle va entraîner les siens dans l’ultime combat de David contre Goliath.
Parce que, même sur les ruines d’une terre dévastée, il est des fleurs fragiles que rien ne peut empêcher d’éclore.

J’avais hâte de retrouver cet auteur que j’aime tant pour sa capacité à créer des personnages inoubliables et à écrire dans des styles différents. Cependant, cette fois-ci, j’ai eu du mal à m’attacher à Véra, cette protagoniste d’une cinquantaine d’années atteinte du syndrome d’Asperger. J’apprécie l’audace d’avoir choisi une narration à hauteur d’enfant, mais, paradoxalement, ce choix a desservi le réalisme du personnage. Pourquoi un adulte autiste, aussi intelligent et lucide, s’exprimerait-il comme un enfant de dix ans ? Ce décalage m’a empêché de ressentir l’empathie habituelle que je trouve chez les personnages de cet auteur.

L’intrigue, elle, est forte et ancrée dans des problématiques contemporaines. On y retrouve une société en déclin, un monde en danger, un avertissement réaliste et glaçant. L’auteur explore ce fameux mur vers lequel nous nous dirigeons, tout en nous rappelant notre propre responsabilité. Et ce sujet était plutôt intéressant et bien amené. Cependant, j’ai peut-être trouvé ce récit un peu trop dans le jugement, voire culpabilisant.

Enfin, si l’écriture reste empreinte de talent, ce style enfantin m’a parfois déconcertée. L’auteur jongle entre poésie et vulgarisation, entre le nom scientifique des arbres et des phrases d’une simplicité presque juvénile. Ce contraste stylistique, original au début, a fini par alourdir ma lecture. J’admire l’effort d’écriture pour dépeindre l’autisme de façon différente, mais ce choix stylistique m’a empêchée de m’imprégner totalement du personnage.

En somme, ce roman offre une vision du monde percutante et pertinente. Bien que l’intrigue et le message soient puissants, ce parti pris m’a empêchée de m’immerger pleinement. Pour ceux qui cherchent une réflexion sur notre société et sur la liberté, il reste un bon choix, car on ne peut nier le talent d’écrivain d’Henri Loevenbruck.

Note : 2.5 sur 5.

Un grand merci aux Editions XO pour l’envoi de ce Service Presse qu’il me tardait de lire.

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Livre que vous n’avez pas acheté.

1 commentaire

  1. Oh c’est dommage ! J’avais très envie de le lire et ce n’est pas le premier avis plutôt négatif que je lis…

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