Sur une île au large de Cherbourg, un vieil homme et une jeune fille vivent isolés, entourés de serviteurs et de gardes du corps, à l’abri de tout reflet ; en aucun cas Hazel ne doit voir son propre visage.
Engagée pour soigner la jeune fille, Françoise, une infirmière, va découvrir pourquoi Hazel se résigne aux caresses du vieillard. Elle comprendra au prix de quelle implacable machination ce dernier assouvit un amour fou, paroxystique…
Au cœur de ce huis clos inquiétant, Amélie Nothomb retrouve ses thèmes de prédilection : l’amour absolu et ses illusions, la passion indissociable de la perversité.

Dès les premières pages de Mercure, j’ai été happé par l’intrigue déroutante qu’Amélie Nothomb tisse avec brio. C’est l’histoire de Hazel, jeune fille défigurée recluse sur une île, et de son gardien, Omer Loncours. Elle m’a plongée dans une ambiance à la fois oppressante et captivante. L’arrivée de Françoise, l’infirmière, vient bouleverser cet équilibre fragile. Elle cherche en effet à comprendre pourquoi Hazel ne peut se résoudre à quitter cette île. Ce roman se lit presque comme un thriller, où chaque chapitre dévoile un nouveau mystère. Quant à la fin, l’autrice n’a pu se résoudre à en choisir une seule. Elle nous en a donc livré deux. Pour ma part, c’est la première que je préfère car il s’agit d’une fin plus philosophique que l’autre.

Les personnages de Mercure sont à la fois fascinants et troublants. J’ai trouvé Hazel profondément touchante, avec sa beauté défigurée qui reflète une innocence perdue. Omer, quant à lui, incarne une obsession malsaine qui met mal à l’aise. Françoise, de son côté, m’a d’abord semblé être la voix de la raison, mais son évolution m’a surprise et parfois agacée. Nothomb joue brillamment avec les psychologies de ses personnages, les rendant ainsi complexes et imprévisibles. Chacun d’eux m’a poussée à réfléchir sur les notions de beauté, de pouvoir et d’amour, tout en me tenant en haleine jusqu’à la fin.

L’écriture d’Amélie Nothomb dans Mercure est, comme toujours, ciselée et percutante. Sa plume, à la fois concise et poétique, découpe les dialogues et les descriptions avec une précision chirurgicale. J’ai particulièrement apprécié la manière dont elle utilise les noms et les détails apparemment insignifiants pour enrichir ses personnages et son intrigue. Sa capacité à évoquer des émotions puissantes avec une économie de mots m’a de nouveau conquise. J’ai dévoré ce court roman d’une traite, savourant chaque ligne.

Mercure est un roman saisissant qui explore les profondeurs de l’âme humaine avec une intelligence et une subtilité rare. Nothomb nous entraîne dans un tourbillon de réflexions philosophiques, offrant une lecture à la fois déstabilisante et inoubliable.

Note : 5 sur 5.

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Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Lire un.e auteur.e belge.

1 commentaire

  1. J’ai lu 4 Nothomb, je pense, et je n’en ai aimé aucun.
    Elle est là pour la rentrée littéraire, jamais absente !

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