L’île des damnés _ Angelina Delcroix

L’île des damnés. Peuplée de criminels, une infiltration risquée, des âmes à sauver. Comment continuer à exercer son métier quand on ne croit plus en la justice de son pays ? L’adjudant Joy Morel est en plein doute professionnel quand elle doit se rendre sur une île où s’érige un ancien hôpital psychiatrique au coeur d’une forêt hostile. Pour pallier le manque de place en prison, le gouvernement a fait le choix d’y envoyer les pires criminels : psychopathes, cannibales, nécrophiles… et de les y laisser s’autogérer en totale liberté. Chloé, psychocriminologue venue sur l’île sous couverture pour mener une étude, et Rod, l’agent chargé de la protéger, ne donnent plus signe de vie. Pour espérer les sauver, Joy et son collègue Hoche doivent à leur tour intégrer cette communauté infernale en se faisant passer pour des détenus. Dans cette île, le danger est partout. 

Alors que jusqu’ici j’avais adoré tous les romans d’Angelina Delcroix, L’île des damnés m’a laissé une impression mitigée. L’intrigue, en apparence originale, plonge le lecteur dans une expérience carcérale extrême. En effet, des criminels psychopathes sont relégués sur une île isolée, vivant sous la loi du plus fort. Joy Morel, l’adjudant envoyée pour infiltrer cet enfer, doit retrouver deux collègues disparus. En parallèle, une enquête à Fontainebleau sur un meurtre perpétré par un érotomane ajoute une couche de complexité. Malgré cette dualité narrative intrigante, l’excès de scènes violentes et répétitives m’a rapidement lassée. L’atmosphère de traque omniprésente sur l’île devient monotone. J’aurais souhaité une exploration plus profonde de la psychologie des personnages plutôt qu’un enchaînement incessant de violence.

Les personnages, malheureusement, m’ont souvent paru trop caricaturaux pour susciter une véritable empathie. Les surnoms des criminels – Canni, Nécro, Sexo, Braco, Trip – accentuent cette impression de superficialité. Les intentions derrière leurs actes et leurs psychologies restent en surface et ne permettent donc pas une immersion complète dans leurs univers. Joy Morel n’échappe pas à cette simplification, manquant de nuances et de profondeur. Même les personnages de l’enquête parallèle se révèlent peu développés et peinent à retenir l’intérêt. Cette simplification excessive des caractères nuit à la crédibilité de l’ensemble et m’a empêché de m’attacher véritablement à leur sort.

En ce qui concerne l’écriture, Angelina Delcroix a un style fluide qui rend la lecture facile et rapide. Cependant, tout est prévisible et ça manque de suspense. Les scènes de violence gratuite, m’ont souvent paru forcées et peu crédibles. Bien que certaines thématiques abordées, comme la rédemption et la nature du mal, soient intéressantes, elles ne sont pas suffisamment approfondies pour en faire un thriller marquant. Au final, « L’île des damnés » laisse une impression de potentiel inexploité, avec une conclusion ambiguë qui laisse envisager une suite, mais qui, pour moi, ne s’impose pas.

Malgré une intrigue prometteuse et une écriture fluide, ce roman souffre donc de personnages caricaturaux, de répétition et d’un excès de violence gratuite.

Note : 2 sur 5.

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 21 du challenge annuel Vivre Livres. Titre avec 2L.

1 commentaire

  1. J’hésite à continuer à la lire. Je la trouve très compliquée !

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