Le Joy Luck Club _ Amy Tan

Comment vivre la Chine en Amérique ? Deux générations de femmes, quatre mères, quatre filles livrent leur histoire. A travers le récit onirique des aînés resurgissent les senteurs et les saveurs d’autrefois. On y croise des bébés mariés à la naissance, des sœurs jumelles perdues sur une route d’exode, la Dame Lune qui exauce les vœux des enfants, des concubines jalouses et humiliées… Nostalgique et amère parfois, la fable se heurte à un autre langage. Celui de la réussite et de l’ambition. Celui d’une deuxième génération qui aspire à une vie différente libérée du poids de la tradition. Au carrefour de ces deux mondes : Jing-mei. La jeune femme découvre au joy luck club la force de l’héritage laissé par les mères. Naît alors l’espoir d’une réconciliation car les liens du sang sont indéfectibles…

Le Joy Luck Club d’Amy Tan nous invite dans la vie de quatre femmes chinoises immigrées aux États-Unis et de leurs filles américaines. Le club de mah-jong qui réunit ces femmes sert de cadre à la narration de leurs histoires, mais ne joue qu’un rôle secondaire dans l’intrigue. Les récits alternent entre les mères et les filles. Ils nous offrent des fragments de vies et des souvenirs qui, bien que riches en détails culturels et émotionnels, m’ont parfois perdue car trop denses. Le roman ne suit pas une intrigue traditionnelle mais plutôt une série de vignettes entrelacées, dévoilant peu à peu les luttes, les sacrifices et les espoirs de ces femmes. Bien qu’intéressant, cela peut s’avérer déroutant, rendant difficile la compréhension globale du récit.

Les personnages représentent un éventail de personnalités qui illustrent les tensions intergénérationnelles et interculturelles. Les mères, qui ont vécu en Chine, contrastent fortement avec leurs filles, qui jonglent entre les deux cultures chinoises et américaines. Les personnages masculins, bien que présents, jouent des rôles secondaires, servant principalement à souligner les luttes des femmes. Ce choix narratif met en lumière la force et l’autonomie des personnages féminins.

Amy Tan possède une plume riche et descriptive. Son écriture est imprégnée de détails culturels et émotionnels qui donnent vie aux histoires racontées. Cependant, cette richesse descriptive nuit parfois à la fluidité du récit. Les descriptions minutieuses d’objets, de lieux et de vêtements, bien qu’immersives, peuvent détourner l’attention des grandes lignes de l’histoire. La narration alterne entre des moments intenses et des passages plus calmes, ce qui donne une impression de déséquilibre.

Le Joy Luck Club est une lecture qui, malgré ses défauts, offre une perspective unique et poignante sur l’expérience sino-américaine.

Note : 3.5 sur 5.

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge annuel Vivre Livres. Auteur d’origine asiatique.

1 commentaire

  1. 2 millions de lecteurs conquis, mais toi, pas vraiment, on dirait…

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