Thanatea. Un nom qui sonne comme celui d’une femme ou d’une déesse. Un mot plutôt agréable, exotique, à condition de ne pas en connaître la racine grecque, thanatos, la mort. Le plus long des voyages. L’éternité.
Une autre qu’Esther aurait sûrement pris peur mais, durant ses années passées à la police judiciaire, celle-ci a côtoyé la mort sous ses aspects les plus sombres, les plus violents. Un quotidien qui l’a usée, au point d’être prête à tout quitter pour rejoindre cette entreprise de pompes funèbres située au cœur du lac Léman. Et même si ce nouvel environnement s’annonce quelque peu macabre, au moins elle n’aura plus à voir les stigmates d’un meurtre sur la chair, les organes, les os. Là-bas, la mort sera un concept, du marketing, elle sera travaillée, pensée, enrobée dans du velours ou du satin. Là-bas, Esther espère trouver enfin la paix…

Thanatea nous plonge dans un thriller où la mort devient le centre d’une enquête sur une île énigmatique. Le roman débute ainsi avec Esther, une ancienne policière usée par des années de service dans la police judiciaire. Elle accepte un emploi à Thanatea, une entreprise de pompes funèbres située sur le lac Léman. Ce qui semble être une retraite paisible se transforme alors rapidement en une aventure effrayante où elle doit distinguer la réalité de l’illusion pour ne pas sombrer. L’intrigue se déploie lentement, posant les bases d’une atmosphère mystérieuse avant de s’emballer dans une série de révélations explosives. Le suspense se maintient jusqu’au bout, avec une fin percutante qui laisse le lecteur sans souffle.

Les personnages sont l’âme du roman. Esther quitte son emploi et se retrouve sur l’île de Thanatea, espérant y trouver la paix, mais finit par disparaître. Hélène, toujours dans la police lyonnaise, lutte avec des problèmes personnels et professionnels, notamment des cadavres qui disparaissent mystérieusement et un compagnon absent. Enfin, Layla, mère célibataire, jongle entre son travail de policière et la gestion de sa vie familiale compliquée. Ces femmes, liées par des secrets et une amitié indéfectible, doivent affronter leurs propres démons tout en enquêtant sur la disparition d’Esther. Sonja Delzongle excelle à peindre des personnages complexes.

L’autrice maîtrise l’art du thriller avec une plume à la fois directe et poétique. Elle construit en effet une atmosphère oppressante et mystérieuse dès les premières pages, maintenant un rythme soutenu tout au long du roman. L’écrivaine joue habilement avec les secrets et les révélations. Son style est précis et méticuleux, chaque détail compte. Les descriptions de l’île de Thanatea et de ses sombres machinations sont particulièrement efficaces. Elles immergent le lecteur dans un monde où le mystère et l’angoisse règnent en maîtres. Sonja Delzongle parvient également à aborder des sujets de société pertinents, notamment le choix de sa propre mort et l’euthanasie.

Thanatea est donc un thriller captivant. Sonja Delzongle a su créer un univers riche en mystères et en émotions, rendant ce roman terriblement addictif. Plongez-vous dans cette lecture oppressante et laissez-vous emporter par les secrets de l’île de Thanatea, où la mort n’est finalement jamais très loin.

Note : 5 sur 5.

Un immense merci aux éditions Pocket pour l’envoi surprise de ce service de presse qui m’a permis de découvrir l’excellente plume de Sonja Delzongle.

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge annuel La tête dans les livres. Couverture qui évoque la forêt.

1 commentaire

  1. Je n’ai jamais rien lu de cette auteure et je ne connais pas ce titre !
    Je vois que c’est une auteure que je dois découvrir absolument ! Ça devient fou !

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