L’atelier des vies brisées _ Don J. Snyder

1916. Après qu’un tribunal militaire l’a reconnu coupable de lâcheté sur les champs de bataille de France, l’artiste Sam Burke n’échappe au peloton d’exécution que grâce à ses compétences artistiques. Sam se retrouve donc dans un château, entouré de blessés de guerre. Dans l’atelier des vies brisées, au contact notamment d’Oliver, ancien aumônier militaire qui gère l’institution, et du Sergent Lansdale, mutilé de guerre, Sam va devoir combattre ses propres démons alors qu’il apprend à créer des masques complexes pour cacher les mutilations subies par les soldats qui l’entourent. À des centaines de kilomètres, Katie, toute jeune mère, tente de trouver un sens à sa vie qu’elle voit bouleversée par la guerre. Son mari, Ned, est parti à la guerre avec leur meilleur ami, Sam. Et les mois passent, sans aucune nouvelle des deux hommes…

En lisant L’atelier des vies brisées, je pensais plonger dans l’univers des « gueules cassées ». Cependant, mes attentes se sont heurtées à une réalité différente. Sam est un artiste chargé de confectionner des masques pour les soldats défigurés. Mais l’intrigue dévie rapidement vers une histoire de culpabilité et de triangle amoureux. Même si le sujet des masques en étain est bien présent, l’auteur s’est concentré sur les sentiments de culpabilité de Sam. Sentiments qu’on peut aisément comprendre mais qui reviennent en boucle. C’est d’autant plus dommage que l’auteur aborde un sujet lourd et difficile. Et même s’il aborde la question de ce qu’ils ont pu ressentir, l’auteur l’a trop survolée.

Les personnages de L’atelier des vies brisées semblent s’effacer derrière l’ombre des thèmes abordés. Sam, tourmenté par la perte de son ami Ned et son amour non partagé pour Katie, manque de profondeur émotionnelle. Malgré ses tentatives pour donner vie à Sam, l’auteur peine à susciter une réelle empathie envers lui. En revanche, des figures telles qu’Oliver, l’ancien aumônier qui supervise l’atelier, apportent une lueur d’humanité et de compassion dans un récit souvent obscurci par le poids du passé. Cela étant dit, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Le texte manquait d’émotions alors que le sujet aurait dû m’en procurer.

Du point de vue de l’écriture, Don J. Snyder offre une prose fluide et contemplative. La poésie de certains passages contraste avec la froideur de l’histoire. Bien que l’auteur dépeigne les séquelles physiques et psychologiques de la guerre, l’émotion peine à se faire ressentir, me laissant un sentiment d’inachevé.

Malgré son potentiel, j’ai peiné à terminer le livre. Je m’attendais à ce que l’intrigue tourne plus autour des gueules cassées alors que nous nous attardons surtout sur Sam et ses sentiments de culpabilité.

Note : 2 sur 5.

Cette lecture ne m’a permis de valider aucun challenge.

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