Tâches Rousses _ Morgane Montoriol

tâches rousses

Résumé

Tâches rousses

Leah Westbrook, quatorze-ans disparaît au mois de Septembre dans une petite ville de l’Oklahoma. Son corps n’a jamais été retrouvé. Depuis, sa soeur, Beck, est partie s’installer à Los Angeles. Elle vit par procuration le rêve de Leah, en tentant une carrière de comédienne. Sans aucun entrain. Contrairement à Leah, dont la peau était parfaitement unie, le visage de Beck est couvert de taches de rousseur. Des taches qu’elle abhorre et qui lui rappellent l’extrême violence de son enfance.Bientôt, des corps atrocement mutilés sont retrouvés dans le quartier d’Hollywood où elle a vécu. L’œuvre d’un tueur en série que la police peine à attraper. Peut-être cet homme aux yeux terribles, qui suit Beck partout…

Mon ressenti

Un roman très spécial

La première chose qui m’a frappée dans ce roman est sa noirceur. J’ai rarement lu un livre aussi sombre. Tout commmence par les meurtres perpétrés par un tueur en série. Toutes les victimes sont des femmes, mutilées et elles semblent toutes reliées à Beck, le personnage principal. Beck a perdu sa soeur, Leah, lorsqu’elle avait 14 ans. Et elle semble vivre la vie de sa soeur morte, par procuration. Ainsi, elle fait le métier qu’aurait voulu faire Leah et peine à cacher ses tâches de rousseur que sa soeur lui enviait tant mais qu’elle n’avait pas. En parallèle de Beck, nous suivons les pensées de Wes qui, quant à lui, est un homme riche (nous apprendrons plus tard pourquoi) mais surtout torturé. Ils ont tous deux des pensées très malsaines et un rapport très spécial à la sexualité.

La sexualité a une très grande place dans ce livre. Trop, selon moi. Presque toutes les pensées de nos deux personnages tournent autour d’une sexualité dite déviante. Violence, soumission ou domination, fantasme du viol pour le personnage féminin. J’ai eu énormément de mal à adhérer à ces deux caractères. J’ai trouvé que cette sexualité omniprésente desservait le roman. Ainsi, les mots « queue, bander, baiser, engin etc … » reviennent bien trop souvent.

Je n’aime pas cette mode qui veut que chaque auteur se sent presque obligé d’y mettre des scènes érotiques (obscènes ici) et détaillées. Dans Tâches Rousses j’ai eu comme l’impression qu’il fallait absolument essayer de dégoûter le lecteur, de le faire grimacer, de le choquer. Cette vulgarité me semblait gratuite et ne semblait pas spécialement servir l’histoire.

Des longueurs

Le deuxième point négatif de ce roman est qu’il traine en longueur. De longues descriptions, de nombreuses répétitions. J’ai eu le sentiment que l’auteure devait écrire le plus possible et donc broder et encore broder pour rendre son texte plus consistant. A mon avis, le texte aurait eu plus d’impact si au contraire il avait été plus court et concis.

Tout nous est décrit. La manière dont sont habillés les protagonistes, les détails physiques de chaque personnage secondaire, la couleur des murs et des rideaux de chaque pièce. L’auteur connaît beaucoup de vocabulaire et a voulu nous le faire savoir. Elle use et abuse de synonymes pour nous dire grossièrement la même chose. Des répétitions qui me semblent inutiles et alourdissent le texte.

Je pense que l’auteure est loin d’être mauvaise. Elle a un certain style et sait plutôt bien manier la plume. Mais elle semble aussi tomber dans certaines erreurs, comme si elle voulait montrer au lecteur qu’elle savait décrire un univers morbide et glauque autant qu’elle savait décrire de manière détaillée tous les lieux et personnages. Mais malheureusement, ces descriptions desservent un genre qui se veut habituellement rythmé et dynamique. On peut au moins lui reconnaître son originalité, c’était assez risqué et osé de mélanger le genre roman noir et descriptif.

Du psychologique

Je critique, je critique mais je dois bien reconnaître qu’il y a aussi du positif dans ce roman, même si, vous l’aurez déjà compris, il ne m’a pas conquise.

En premier lieu, je trouve que l’auteure a bien su nous transmettre la psychologie de ses personnages. Celle de Beck plus que celle de Wes, que nous comprenons un peu mieux vers la fin. En effet, Beck vit donc la vie de sa soeur défunte. Elles ont toutes deux eu une enfance compliquée avec un père ultra violent et une mère aveuglée. Aveuglée par la peur de son mari ? Aveuglée par l’amour qu’elle lui portait ? Difficile à dire. Et les voisins qui comprennent très bien ce qui se trame mais qui n’agissent pas et préfèrent entendre les excuses de la mère qui leur explique que ses filles ont une maladie rare de coagulation sanguine.

Ainsi, on comprend que Beck ait quelques difficultés relationnelles avec son entourage. Très proche de sa soeur, avec qui elle partageait tout, la disparition soudaine de cette dernière a dû laisser un profond traumatisme. La violence subie peut expliquer qu’elle semble apprécier, adulte, une sorte de violence consentie.

Et enfin, lorsqu’enfin nous comprenons les tenants et les aboutissants de ces meurtres qui se déroulent autour de Beck, nous comprenons encore mieux la psychologie de nos deux protagonistes. La fin, même si celle-ci est plutôt habilement bien menée, nous est tout de même apportée sur un plateau. Je n’en dirai pas plus, car si jamais vous aviez encore envie de le lire après cette chronique je vous dévoilerais l’essentiel du roman.

C’est donc une lecture très mitigée. L’histoire de Beck et de Wes, en soi, est bonne. Mais l’écriture de l’auteure, trop descriptive et vulgaire, ne m’a pas permis d’apprécier ma lecture.

Note : 2 sur 5.
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Ce roman m’a été offert par les Editions Livre de Poche dans le cadre du Prix des lecteurs. Il était en lice pour le mois de février avec Celle qui pleurait sous l’eau.

Mes challenges

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie 72 du challenge annuel. Une couverture sur laquelle se trouve un sticker « prix reçu ».

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