Le temps des murmures _ Augustine Vivant

1950, Saint-Claude. Reine mène une vie paisible dans la campagne jurassienne aux côtés d’Achille et d’Émile, ses meilleurs amis d’enfance, quand la guerre vient bouleverser la sérénité de leur existence. 2024, Dijon. Marguerite, étudiante en Histoire, prépare son doctorat sur la vie des soldats français durant la guerre d’Indochine. Ses recherches la plongent au coeur de son histoire familiale. Pour obtenir des réponses, elle se tourne vers la seule personne qui peut l’aider : sa grand-mère. Entre passé et présent, histoires d’amour et blessures anciennes, Marguerite part à la découverte des secrets de sa famille, tandis que Reine affronte les défis de son époque.

Le temps des murmures est un roman qui m’a embarquée dès les premières pages. Deux époques, deux femmes et une seule quête. Comprendre le passé pour mieux vivre le présent. C’est un récit double, à la fois intime et historique. Nous plongeons ainsi dans la vie de Reine dans les années 1950, et celle de Marguerite à notre époque. Deux femmes fortes, deux parcours marqués par le silence, les blessures et cette force incroyable qu’on puise dans les liens familiaux.

J’ai été particulièrement émue par le personnage de Reine. Sa jeunesse dans la campagne jurassienne, sa vie bouleversée par la guerre d’Indochine, son quotidien de femme restée seule avec un mari détruit par ce qu’il a vécu là-bas… L’autrice aborde avec délicatesse des sujets lourds comme le traumatisme des soldats, la solitude des épouses, ou encore le poids des conventions sociales. Loin d’être larmoyante, l’histoire de Reine est donc d’une justesse rare, traversée par des éclats d’amitié, de tendresse, et d’espoir. Marguerite, sa petite-fille, offre un contrepoint plus moderne, plus léger parfois, mais non moins touchant. Sa relation avec sa grand-mère est le cœur battant du récit, et c’est aussi ce qui m’a le plus marquée.

Ce que j’ai apprécié avant tout, c’est l’équilibre entre les deux temporalités. La construction est habile, les chapitres s’enchaînent avec fluidité, et on se surprend alors à tourner les pages avec avidité, comme dans un bon roman policier. L’écriture est sensible sans être trop appuyée, et surtout, on sent que le texte est documenté : la guerre d’Indochine y est abordée avec justesse, sans lourdeur, au service des personnages.

En refermant Le Temps des murmures, j’ai eu ce sentiment rare d’avoir vécu quelque chose de lumineux. C’est une très belle réussite pour un premier roman.

Note : 4.5 sur 5.

Ce livre t’intéresse, tu peux te le procurer ici. (lien affilié)

Laisser un commentaire