Les veuves de Malabar Hill _ Sujata Massey

Années 1920, Inde.
Perveen Mistry vient de rejoindre le cabinet d’avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde, un statut qui ne manque pas de faire débat. Mais quand un meurtre est commis dans une riche maison musulmane pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes) elle est la seule à pouvoir mener l’enquête. En effet, les seules survivantes – et potentielles témoins du crime – sont les trois veuves du riche marchand, vivant recluses dans une partie de la maison interdite aux hommes. Seule Perveen peut comprendre ce qui s’est réellement passé à Malabar Hill …
Une enquête passionnante, qui nous plonge au cœur de la société indienne du début du XXe siècle et de la place qu’y occupent les femmes.

Dans Les Veuves de Malabar Hill, j’ai plongé dans l’Inde des années 1920, où traditions et modernité s’entrechoquent. Un homme laisse derrière lui trois veuves recluses, cloîtrées dans un zenana, sans droit de parole face à un mandataire douteux. C’est là que Perveen Mistry, jeune avocate audacieuse, entre en scène. À travers cette enquête, Sujata Massey tisse un roman qui ne se contente pas de raconter une histoire policière. Elle explore aussi les inégalités criantes d’une société patriarcale.

Perveen est une héroïne inspirante et pionnière. Cette jeune femme parsie, formée à Oxford, ne se contente pas de contourner les obstacles : elle les abat un à un. Pourtant, sous son assurance se cache une vulnérabilité subtile, que des retours en arrière dévoilent. Ils éclairent un passé marqué par un mariage toxique et des luttes incessantes contre une société dominée par les hommes. J’ai vraiment admiré ce personnage qui, grâce à une famille moderne, s’impose face au patriarcat. Mais j’ai aussi été indignée par le poids des traditions qui pèsent sur les femmes indiennes. C’est pour cette raison que Perveen est fascinante car elle utilise les restrictions imposées aux autres pour se frayer un chemin.

Sujata Massey maîtrise l’art de transporter ses lecteurs. Son écriture, à la fois érudite et accessible, peint une fresque vivante de Bombay : ses senteurs d’épices, ses ruelles grouillantes et ses tensions sociales. Elle alterne habilement entre l’action présente et les flashbacks, instaurant un suspense qui monte crescendo. Si le style peut paraître un peu lent au départ, la richesse des descriptions et l’intensité des enjeux rattrapent tout. Croyez-moi, une fois pris dans l’intrigue, vous ne lâcherez plus ce livre.

Les Veuves de Malabar Hill est bien plus qu’un roman policier. Grâce à Sujata Massey, j’ai plongé dans l’histoire et la culture indiennes. C’est un vrai coup de coeur !

Note : 5 sur 5.

Cette lecture m’a permis de valider la catégorie du challenge mensuel. Autrice d’origine indienne.

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